Dans Libération, la démocratie est fasciste, trop blanche et antidémocratique

Source [Causeur] Libération n’en finit plus de nous surprendre. Le quotidien a livré ces derniers jours des leçons de philosophie politique pour le moins insolites. Les dernières élections auraient constitué une étape décisive dans l’avènement d’ « une nouvelle forme de fascisme », d’ailleurs la démocratie représentative serait un piège monté par vous-savez-qui.

Le journal Libération a donné le 31 mai à ses lecteurs l’occasion de poursuivre la réflexion sur les vices de la démocratie représentative qu’ils avaient entreprise quatre jours plus tôt sous la direction de Barbara Stiegler. Celle-ci, prenant acte du résultat des européennes, avait mis en évidence que la logique élective ne suivait pas la logique des ronds-points et qu’en conséquence l’élection ruinait la vraie démocratie.

« Une nouvelle forme de fascisme paradoxalement démocratique »

Un autre « philosophe », collaborateur régulier du journal, Paul B. Preciado, offre un fort beau prolongement à cette thèse dans une chronique intitulée « Le corps de la démocratie ». On y apprend dès les premières lignes que les élections européennes ont constitué une étape décisive dans la construction d’ « une nouvelle forme de fascisme paradoxalement démocratique ». Comment cela ? D’abord, bien sûr, parce que les électeurs y ont envoyé siéger des candidats de Vox, du Rassemblement national ou de la Ligue : « C’est comme vouloir jouer avec un empoisonneur qui aspergerait les cartes de cyanure en déclarant vouloir ouvrir un jeu ‘égalitaire’ avec ses collègues. »

« Le système représentatif anthropocentrique, patriarco-colonial »

Mais ce n’est pas tout, et ce n’est pas l’essentiel. N’allez pas vous imaginer qu’il suffirait d’interdire aux citoyens de mal voter pour résoudre le problème de la démocratie représentative. Non, le vice de celle-ci est bien plus radical, sa source plus profondément empoisonnée : « Le problème du fascisme démocratique n’est pas l’extrême droite. »Qu’est-ce donc ? « C’est le système représentatif anthropocentrique, patriarco-colonial selon lequel le consensus social est obtenu par un pacte de libre communication entre individus humains égaux – définis par avance en termes de citoyenneté bourgeoise, neurodominante, hétéropatriarcale et blanche. » Autrement dit, l’égalité des citoyens devant le droit de vote est une fiction et c’est le corps électoral lui-même qui n’est pas représentatif.

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