Après la Jordanie, le pape Benoît XVI s'est rendu en Israël et dans les territoires palestiniens. De cette visite très riche se dégagent trois dimensions principales : la dimension politique, la dimension interreligieuse et la dimension pastorale. Retour sur les faits marquants de son voyage.

Les questions politiques
Même s'il n'a pas pu se rendre dans la bande de Gaza comme il l'aurait souhaité (Israël et l'Autorité palestinienne s'y sont opposés pour éviter que le gouvernement du Hamas ne reçoive à cette occasion une reconnaissance de fait de la part du Vatican), il a néanmoins rencontré le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et visité le camp de réfugiés d'Aïda, non loin de Bethléem. Très attendu sur ce sujet, le pape a indiqué clairement la position de la diplomatie du Saint-Siège, tout en insistant sur l'appel à la paix :

[Bethléem, 13 mai] — Monsieur le Président [de l'Autorité Palestinienne], le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine sur la terre de ses ancêtres, sûre et en paix avec ses voisins, à l'intérieur de frontières reconnues au niveau international. [...]
Aux nombreux jeunes qui vivent aujourd'hui sur l'ensemble des Territoires palestiniens, je lance cet appel : ne permettez pas que les pertes en vies humaines et les destructions dont vous avez été les témoins nourrissent en vos cœurs l'amertume ou le ressentiment. Ayez le courage de résister à toutes les tentations que vous pourriez ressentir de vous livrer à des actes de violence ou de terrorisme.
[Tel-Aviv, 15 mai] — Permettez-moi d'adresser cet appel à tout le peuple de ces terres : Assez d'effusions de sang ! Assez d'affrontements ! Assez de terrorisme ! Assez de guerres ! Brisons au contraire le cercle vicieux de la violence. Que puisse s'instaurer une paix durable fondée sur la justice, qu'il y ait une vraie réconciliation et une vraie guérison. Qu'il soit universellement reconnu que l'état d'Israël a le droit d'exister et de bénéficier de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Qu'il soit également reconnu que le peuple palestinien a le droit d'avoir une patrie indépendante et souveraine, de vivre dans la dignité et de voyager librement. Que la "two-State solution", la solution de deux États, devienne une réalité et ne reste pas un rêve. Et que la paix puisse se répandre à partir de ces terres; qu'elles puissent être "lumière pour les Nations" (Isaïe 42, 6) et apporter l'espoir aux nombreuses autres régions qui sont frappées par des conflits.
[Aïda, 13 mai] — Personne n'attend que les Palestiniens et les Israéliens y parviennent seuls. Le soutien de la communauté internationale est vital, et c'est pourquoi, je lance un nouvel appel à toutes les parties concernées pour jouer de leur influence en faveur d'une solution juste et durable, respectant les requêtes légitimes de toutes les parties et reconnaissant leur droit de vivre dans la paix et la dignité, en accord avec la loi internationale. En même temps, toutefois, les efforts diplomatiques ne pourront aboutir heureusement que si les Palestiniens et les Israéliens ont la volonté de rompre avec le cycle des agressions.

Benoît XVI a également exprimé sa tristesse devant le mur de séparation érigé par Israël :

[Bethléem, 13 mai] — Avec angoisse, j'ai été le témoin de la situation des réfugiés qui, comme la Sainte Famille, ont été obligés de fuir de leurs maisons. Près du Camp et surplombant une partie de Bethléem, j'ai vu également le mur qui fait intrusion dans vos territoires [les territoires palestiniens], séparant des voisins et divisant des familles. Bien que les murs puissent être facilement construits, nous savons que ils ne subsistent pas toujours. Ils peuvent être abattus. Il est d'abord nécessaire d'ôter les murs construits autour de nos cœurs, les barrières érigées contre nos voisins.
Méditation sur la paix et la sécurité
Mais loin d'en rester à des prises de position diplomatiques, le Saint-Père, lors de sa visite au président israélien Shimon Peres, a également partagé une méditation proprement spirituelle sur la paix comme fruit de la recherche de Dieu :

[Tel-Aviv, 11 mai] — La paix est avant tout un don divin. Car la paix est la promesse du Tout-Puissant à l'humanité et elle est porteuse d'unité. Dans le Livre du prophète Jérémie nous lisons : "Car je sais, moi – c'est le Seigneur qui parle – les desseins que je forme pour vous, desseins de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance'' (29, 11). Le prophète nous rappelle la promesse du Tout-Puissant, disant qu'Il ‘'se laisse trouver'', qu'Il "écoutera", et qu'Il "nous rassemblera''. Mais il y a une condition : nous devons "le chercher" et "le chercher de tout notre cœur'' (cf. ibid. 12-14).
Aux chefs religieux qui sont ici présents, je souhaite dire que la contribution spécifique des religions à la recherche de la paix se trouve essentiellement dans une recherche de Dieu authentique, ardente et unifiée.

Il a également tiré de la Bible une belle réflexion sur le thème de la sécurité : ce sujet est particulièrement important pour Israël, qui l'invoque pour justifier la présence du mur qui le sépare des territoires palestiniens. le pape explique ici que la sécurité ne va pas sans la confiance.

[Tel-Aviv, 11 mai] — La Sainte Écriture nous offre aussi une manière de comprendre la sécurité. Selon l'usage juif, la sécurité – "batah" – naît de la confiance, elle ne fait pas seulement référence à l'absence de menace, mais aussi au sentiment de quiétude et de confiance. [...]

Le véritable intérêt d'une nation est toujours servi par la recherche de la justice pour tous.
Mesdames et Messieurs, la question de la sécurité durable repose sur la confiance, elle s'alimente aux sources de la justice et du droit, et elle est scellée par la conversion des cœurs qui nous pousse à regarder l'autre dans les yeux et à reconnaître le "Toi" comme mon égal, mon frère, ma sœur.

La poursuite du dialogue interreligieux
La fraternité judéo-chrétienne. C'est d'abord l'amitié entre chrétiens et juifs que Benoît XVI a voulu signifier : sa visite à Yad-Vashem a été l'occasion de rappeler explicitement la compassion de l'Église catholique pour les victimes de la Shoah, répondant ainsi aux accusations d'antisémitisme dont l'Église catholique a fait l'objet depuis l'affaire Williamson :

[Yad-Vashem, 11 mai] — "Je leur donnerai dans ma maison et dans mes remparts un monument et un nom [...] ; je leur donnerai un nom éternel qui jamais ne sera effacé" (Is 56, 5). Ce passage du Livre du prophète Isaïe offre les deux mots simples qui expriment solennellement le sens profond de ce lieu vénéré : "yad", mémorial; "shem", nom. Je suis venu pour rester en silence devant ce monument, érigé pour honorer la mémoire de millions de personnes tuées dans l'horrible tragédie de la Shoah. Elles ont perdu leurs vies mais elles ne perdront jamais leurs noms, car ils sont profondément gravés dans le coeur de ceux qui les aiment, de leurs compagnons de détention qui ont survécus et de tous ceux qui sont déterminés à ne plus jamais permettre qu'une telle atrocité déshonore à nouveau l'humanité. Plus que tout, leurs noms sont à jamais inscrits dans la mémoire du Dieu Tout-puissant.
Il est possible de dérober à un voisin ce qu'il possède, son avenir ou sa liberté. Il est possible de tisser un réseau insidieux de mensonges pour convaincre les autres que certains groupes ne méritent pas d'être respectés. Néanmoins, quoique vous fassiez, il est impossible d'enlever son nom à un être humain. [...]
L'Église catholique, professant les enseignements de Jésus et attentive à imiter son amour pour tous les hommes, a une profonde compassion pour les victimes dont il est fait mémoire ici. De même, elle se fait proche de tous ceux qui, aujourd'hui, sont objet de persécution à cause de leur race, de leur couleur, de leur condition de vie ou de leur religion – leurs souffrances sont les siennes, et sienne est leur espérance de justice. En tant qu'évêque de Rome et Successeur de l'apôtre Pierre, je réaffirme l'engagement de l'Église à prier et à travailler sans cesse pour faire en sorte que cette haine ne règne plus jamais dans le cœur des hommes. Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob est le Dieu de la paix (cf. Ps 85, 9).

Le Saint-Père est revenu sur cette visite, juste avant de s'envoler pour Rome :

[Tel-Aviv, 15 mai] — [...] Un des moments les plus solennels de mon séjour en Israël : ma visite au Mémorial de l'Holocauste de Yad Vashem pour honorer les victimes de la Shoah. [...] Ce chapitre épouvantable de l'histoire ne doit jamais être oublié ou nié. Au contraire, ces sombres souvenirs doivent fortifier notre détermination à nous rapprocher les uns des autres comme les branches du même olivier, nourris par les mêmes racines et unis par l'amour fraternel.

Autre geste de fraternité : l'olivier que le président d'Israël et le Saint-Père ont planté ensemble dans le jardin du palais présidentiel.

[Tel-Aviv, 15 mai] — Monsieur le président, vous et moi nous avons planté un olivier dans votre résidence le jour de mon arrivée en Israël. L'olivier, comme vous le savez, est une image utilisée par saint Paul pour décrire les très étroites relations entre chrétiens et juifs. Dans sa lettre aux Romains, Paul décrit comment l'Église des Nations est comme un rameau d'olivier sauvage, greffé sur l'olivier franc qui est le Peuple de l'Alliance (cf. Rm 11, 17-24). Nous sommes nourris par les mêmes racines spirituelles. Nous nous rencontrons en tant que frères, des frères qui parfois au cours de leur histoire ont eu des relations tendues mais qui sont maintenant fermement engagés dans la construction de ponts, de relations durables.

Juifs, chrétiens et musulmans au service de la famille humaine. Après son séjour en Jordanie marqué par l'avancée du dialogue entre chrétiens, juifs et musulmans, Benoît XVI a poursuivi dans cette voie dès son arrivée à Tel-Aviv le 11 mai, puis à Jérusalem :

[Tel-Aviv, 11 mai) — Mes amis : Jérusalem, qui a longtemps été un carrefour pour de nombreux peuples d'origines différentes, est une cité qui permet aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans aussi bien d'assumer le devoir et de jouir du privilège de témoigner ensemble de la coexistence pacifique depuis si longtemps désirée par ceux qui adorent le Dieu unique ; de mettre en évidence le dessein du Tout-Puissant sur l'unité de la famille humaine annoncée à Abraham ; et de proclamer la nature véritable de l'homme qui est d'être un chercheur de Dieu. Prenons la résolution de faire en sorte que, à travers l'enseignement et l'orientation que nous donnons à nos communautés respectives, nous aidions leurs membres à être fidèles à ce qu'ils sont en tant que croyants, toujours plus conscients de la bonté infinie de Dieu, de l'inviolable dignité de tout être humain et de l'unité de la famille humaine tout entière.

[Vallée de Josaphat, 12 mai] — Jérusalem est depuis toujours une ville où résonne dans les rues l'écho de langues différentes, où cheminent sur les pavés des peuples de toute race et langue, et dont les murs sont un symbole de l'amour providentiel de Dieu pour la famille humaine tout entière. Comme un microcosme de notre univers mondialisé, cette Ville, si elle veut vivre en conformité à sa vocation universelle, doit être un lieu qui enseigne l'universalité, le respect des autres, le dialogue et la compréhension mutuelle ; un lieu où les préjugés, l'ignorance et la peur qui les alimentent, sont mis en échec par l'honnêteté, le bon droit et la recherche de la paix. Il ne devrait pas y avoir place, à l'intérieur de ces murs, pour la violence, l'étroitesse d'esprit, l'oppression et la vengeance. Ceux qui croient en un Dieu miséricordieux – qu'ils se reconnaissent comme juifs, chrétiens ou musulmans – doivent être les premiers à promouvoir cette culture de réconciliation et de paix, sans se laisser décourager par la pénible lenteur des progrès ni par le lourd fardeau des souvenirs du passé.

Benoît XVI a visité la mosquée du Dôme du Rocher, le plus ancien monument musulman situé sur l'Esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine ; il était le premier pape à y pénétrer. Dans le discours qu'il a ensuite prononcé devant les responsables de la communauté musulmane de Jérusalem, il a souligné l'importance de ce lieu pour les trois grandes religions monothéistes du monde . C'est en effet, pour les musulmans, le lieu d'où Mahomet serait monté au Ciel ; pour les juifs, l'emplacement du premier temple construit par Salomon selon un vœu du roi David ; aux chrétiens enfin il rappelle les nombreuses visites de Jésus au Temple.

[Dôme du Rocher, 12 mai] — Il est de la plus haute importance que ceux qui adorent le Dieu Unique puissent montrer qu'ils sont à la fois enracinés dans et orientés vers l'unité de la famille humaine tout entière. En d'autres termes, la fidélité au Dieu Unique, le Créateur, le Très-Haut, conduit à reconnaître que les êtres humains sont fondamentalement en relation les uns avec les autres, puisque tous doivent leur existence véritable à une seule source et tous marchent vers une fin commune. Marqués du sceau indélébile du divin, ils sont appelés à jouer un rôle actif en réparant les divisions et en promouvant la solidarité humaine.

Cela fait peser sur nous une grande responsabilité. Ceux qui honorent le Dieu Unique croient qu'il tiendra les êtres humains responsables de leurs actions. Les Chrétiens affirment que le don divin de la raison et de la liberté est à la base de ce devoir de répondre de ses actes. La raison ouvre l'esprit à la compréhension de la nature et de la destinée communes de la famille humaine, tandis que la liberté pousse les cœurs à accepter l'autre et à le servir dans la charité. L'amour indivisible pour le Dieu Unique et la charité envers le prochain deviennent ainsi le pivot autour duquel tout tourne. C'est pourquoi nous travaillons infatigablement pour préserver les cœurs humains de la haine, de la colère ou de la vengeance. [...]

Tandis que musulmans et chrétiens poursuivent le dialogue respectueux qu'ils ont entamé, je prie pour qu'ils cherchent comment l'Unicité de Dieu est liée de façon inextricable à l'unité de la famille humaine. En se soumettant à son dessein d'amour sur la création, en étudiant la loi inscrite dans le cosmos et gravée dans le cœur de l'homme, en réfléchissant sur le don mystérieux de l'autorévélation de Dieu, puissent les croyants continuer à maintenir leurs regards fixés sur la bonté absolue de Dieu, sans jamais perdre de vue la manière dont elle se reflète sur le visage des autres !

Une visite pastorale
Le cinquième Évangile . Benoît XVI était également venu pour exhorter les communautés chrétiennes ; déplorant le départ de nombreux chrétiens qui a pour conséquence un appauvrissement culturel et spirituel de la Ville , il a déclaré qu' en Terre Sainte il y a de la place pour tous . Il a également médité sur la vocation spéciale des chrétiens qui vivent de ce cinquième évangile qu'est la Terre Sainte, en touchant la réalité de l'accomplissement de la promesse de Dieu :

[Vallée de Josaphat, 12 mai] — Chers amis, dans l'Évangile qui vient d'être proclamé, saint Pierre et saint Jean courent vers le tombeau vide, et Jean, nous dit-on : "vit et crut" (Jn 20, 8). Ici, sur la Terre Sainte, avec les yeux de la foi, vous avez la grâce, avec tous les pèlerins du monde entier qui affluent dans ses églises et ses sanctuaires, de "voir" les lieux sanctifiés par la présence du Christ, par son ministère ici-bas, sa passion, sa mort et sa résurrection ainsi que par le don de l'Esprit Saint. Ici, tout comme l'apôtre saint Thomas, vous pouvez "toucher" les réalités historiques qui sont à la base de notre profession de foi dans le Fils de Dieu.

[Bethléem, 13 mai] — Par-dessus tout, soyez les témoins de la puissance de la vie, de la vie nouvelle apportée par le Christ ressuscité, la vie qui peut illuminer et transformer les situations humaines les plus sombres et les plus désespérantes. Votre patrie n'a pas seulement besoin de structures économiques et politiques nouvelles, mais d'une manière bien plus importante, pourrions-nous dire, il lui faut une nouvelle infrastructure ‘'spirituelle'', capable de galvaniser les énergies de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté pour le service de l'éducation, du développement et de la promotion du bien commun. Vous avez chez vous les ressources humaines pour construire cette culture de paix et de respect mutuel qui pourra garantir un avenir meilleur à vos enfants. Voilà la noble entreprise qui vous attend. N'ayez pas peur !

Ici, à Bethléem, au milieu de toutes sortes de contradictions, les pierres continuent à proclamer cette bonne nouvelle , le message de la rédemption, que cette ville, plus que toute autre, est appelée à proclamer au monde. Car c'est ici que, d'une manière qui surpassa toute espérance et toute attente humaine, Dieu s'est montré fidèle à ses promesses. Par la naissance de son Fils, il a révélé la venue du Royaume de l'amour : un amour divin qui se penche sur nous afin de nous apporter la guérison et de nous relever ; un amour qui est manifesté dans l'humiliation et la faiblesse de la Croix, et qui cependant triomphe dans la gloire de la Résurrection pour une nouvelle vie.
Conclusion de l'année de la famille. À Nazareth le 14 mai, le Saint-Père a conclu l'année de la famille vécue cette année par l'Église catholique en Terre Sainte en invitant à la contemplation de la Sainte Famille :

[Nazareth, 14 mai] — Je me réjouis d'être venu à Nazareth, le lieu béni par le mystère de l'Annonciation, le lieu témoin des années cachées de la croissance du Christ en sagesse, en âge et en grâce.
Comme le pape Paul VI l'a dit ici, nous avons tous besoin de revenir à Nazareth, pour contempler toujours de nouveau le silence et l'amour de la Sainte Famille, modèle de la vie de toute famille chrétienne. Ici, à l'exemple de Marie, de Joseph et de Jésus, nous venons pour apprécier encore plus totalement le caractère sacré de la famille, qui est basé, dans le plan de Dieu, sur la fidélité de toute la vie d'un homme et d'une femme consacrés par l'alliance du mariage, et qui accueillent une vie nouvelle, don de Dieu. Combien les hommes et les femmes de notre temps ont besoin de se réapproprier cette vérité fondamentale qui est à la base de la société, et combien le témoignage de couples mariés est important pour la formation de consciences droites et la construction d'une civilisation de l'amour ! [...]

Nazareth nous rappelle notre besoin de reconnaître et de respecter la dignité donnée par Dieu et le rôle spécifique de la femme ainsi que ses charismes et ses talents particuliers. [...]
Dans le Charpentier de Nazareth, il a vu comment l'autorité mise au service de l'amour est infiniment plus fructueuse que le pouvoir de celui qui cherche à dominer. Combien notre monde a besoin de l'exemple, de la direction, et de la force tranquille d'hommes comme Joseph ! [...]
Dans la sainte Famille de Nazareth, c'était Jésus qui enseignait à Marie et Joseph quelque chose de la grandeur de l'amour de Dieu son Père céleste, source ultime de tout amour, le Père dont toute famille au ciel et sur la terre tire son nom (cf. Ep 3, 14-15).
Le tombeau vide nous parle d'espérance. Le pape a terminé sa visite en Terre Sainte en se rendant au Saint-Sépulcre où il a invité les chrétiens à l'espérance :

[Saint-Sépulcre, 15 mai] — Suivant les pas de l'Apôtre, je désire proclamer encore, aux hommes et aux femmes de notre temps, la foi inébranlable de l'Église: Jésus Christ "a été crucifié, est mort et a été enseveli", et "le troisième jour il est ressuscité des morts". Exalté à la droite du Père, il nous a envoyé son Esprit pour le pardon des péchés. En dehors de lui, que Dieu a fait Seigneur et Christ, "il n'y a pas sous le ciel d'autre nom donné aux hommes, par lequel nous puissions être sauvés" (Ac 4, 12).

Le tombeau vide nous parle d'espérance, de l'espérance qui ne déçoit pas parce qu'elle est don de l'Esprit de vie (cf. Rm 5, 5). C'est là le message que je désire vous laisser aujourd'hui, à la fin de mon pèlerinage en Terre Sainte. Que l'espérance se lève, toujours nouvelle, par la grâce de Dieu, dans le cœur de toutes les personnes qui demeurent sur ces terres ! Puisse-t-elle prendre racine dans vos cœurs, être l'hôte de vos familles et de vos communautés, et inspirer chacun de vous pour rendre un témoignage toujours plus fidèle au Prince de la Paix ! L'Église en Terre Sainte, qui a si souvent fait l'expérience de l'obscur mystère du Golgotha, ne doit jamais cesser d'être l'intrépide héraut du lumineux message d'espérance que le tombeau vide proclame.

Le voyage de Benoît XVI restera marqué par la force de ses prises de position politiques, de ses appels au dialogue entre chrétiens, juifs et musulmans pour construire la paix, et de ses exhortations aux communautés chrétiennes de Terre Sainte. Pour le Père Emile Shoufani, de Nazareth, il a donné un sens prophétique à ce que les gens, dans le quotidien, essaient de construire.
[Sources : Zenit, VIS, www.chiesa.espressonline.it, Il Manifesto, La Croix]

 

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