Bannon et Martel travailleraient sur l’adaptation au cinéma de “Sodoma” ; le cardinal Burke annonce sa rupture immédiate avec le “Dignitatis Humana...

Source [Le blog de Jeanne Smits] Plusieurs informations croisées permettent de penser que Steve Bannon, ancien rédacteur en chef de Breitbart et ancien conseiller stratégique de Donald Trump a le projet de porter à l’écran une dénonciation de ce qu’il pense être l'homosexualité endémique dans les hautes sphères de l’Eglise catholique. Il s'alliera à cette fin avec Frédéric Martel, l’auteur deSodoma,  dont il apprécie apparemment la charge violente contre l'Eglise catholique. Sodoma est dans son ensemble très favorable au pape François et ses principaux têtes de Turc sont cardinaux, prélats et prêtres qui affirment le plus clairement la doctrine  morale catholique en matière de sexualité : plus ils sont traditionnels, affirme en substance ce livre, plus ils ont de chances d’être des homosexuels cachés ou refoulés.

Le cardinal Raymond Leo Burke fait partie des personnes épinglées de manière particulièrement désinformatrice dans le livre  de Martel.

Steve Bannon et Frédéric Martel ont eu selon l'hebdomadaire Valeurs actuelles plusieurs conversations téléphoniques qui ont abouti à une rencontre à l'hôtel Bristol à Paris au mois de mai lors de la récente tournée européenne de l’Américain. Dans un article brièvement mis en ligne lundi par LifeSite, mais retiré au bout d’une heure lorsque la rédaction du site provie s'est rendue compte de ce que certains points  étaient encore à vérifier, on apprenait que Bannon cherchait à acheter les droits cinématographiques de Sodoma. Il a en tout cas déclaré à LifeSite que c'était « le livre de l’année ». Quoi qu’il en ait été de leur conversation, il est donc certain que Bannon en prend les thèses au sérieux. L’hypothèse d'une adaptation filmée d'un livre aussi discutable dont l'objectif est à la fois de ridiculiser la quasi-totalité de la hiérarchie catholique et plus précisément ses éléments les plus conservateurs n’augure rien de bon. Du côté de Martel, comme il l'écrit d'ailleurs dans Sodoma,  d'objectif est d'obtenir une modification des enseignements doctrinaux et de la discipline de l'église, par la reconnaissance des amours homosexuelles et l'abolition du célibat sacerdotal. Par la même occasion, la validation et la diffusion de ses thèses ne pourrait qu’aboutir à une désaffection, voire à une révolte des catholiques du rang contre la « classe » des cardinaux, des évêques, des prêtres qui prêchent ce qu’ils ne pratiquent pas. Du côté de Bannon, son opposition aux options politiques du pape François peut expliquer le désir de ce baptisé catholique qui ne semble plus être un pratiquant de participer à une opération contre l’Eglise dans sa configuration actuelle. C'est-à-dire,  sans en considérer la dimension surnaturelle et la promesse qui lui a été faite : les portes de l'enfer ne prévaudront pas. Nous sommes en effet dans la difficile position d'avoir à contester certaines options personnelles du pape François, qui n'engagent pas sa charge pontificale, et aussi ses déclarations et actes contraires à la doctrine traditionnelle, sans pour autant nous en prendre à l'Eglise elle-même, en tant qu'institution, car elle est notre Mère et qu’hors d’elle, il n'y a point de salut, et au pontificat puisqu’elle repose sur Pierre, le roc sur lequel elle est bâtie. C’est sur cette ligne de crête qu'il faut tenir et il semble extrêmement peu probable que Bannon veuille s'en soucier. Quelles sont ses motivations exactes ? Il est certainement trop tôt pour le dire ou même pour le comprendre. Le fait est que son alliance au moins apparente avec Martel ne le fait pas apparaître comme un ami du Christ, de la foi, des catholiques. Et qu’on peut craindre une entreprise de démolition. L'article brièvement mis en ligne par LifeSite reprenait l'information de Valeurs actuelles selon laquelle la rencontre entre Bannon et Martel au Bristol à Paris le 19 mai avait été facilitée par Benjamin Harnwell, fondateur et animateur du Dignitatis Humanae Institute implanté au sud de Rome et qui a pour objectif la promotion de la culture de vie. Incidemment, l’article de LifeSite rappelait que Harnwell travaille à la fois avec Bannon et avec le cardinal Raymond Burke. Aucun lien n'était fait avec la rencontre entre Bannon et Martel mais la formulation de l'incise pouvait être perçue comme suggérant qu'un tel lien pouvait exister, « maladresse » que LifeSite a regrettée dans un communiqué paru aujourd’hui. Le cardinal Burke a publié à ce sujet un communiqué qu'il m'a autorisée à traduire et à publier ici. Communiqué du cardinal Burke

«  J'ai eu connaissance d'un article de LifeSiteNews mis en ligne le 24 juin – et depuis retiré – sous le titre : “Steve Bannon laisse entendre qu'il veut faire un film pour révéler l'homosexualité au Vatican” comportant une insinuation selon laquelle, en raison de mon association avec M.  Benjamin Harnwell du Dignitatis Humanae Institute,  j’étais d’une façon ou d'une autre impliqué dans une rencontre entre M. Bannon et M. Frédéric Martel, auteur du livre Sodoma,  afin de promouvoir une version cinématographique du livre de M. Martel. LifeSiteNews n'a pas prit contact avec moi pour vérifier ma possible implicatiopn.  Vu l'ensemble du contenu de cet article  est vu certaine déclarations qui y sont faites par M. Bannon, je dois éclaircir les points suivants : «  Je ne suis d'aucune manière d'accord avec l'évaluation de ce livre par M. Bannon. En outre, je ne pense aucunement que ce livre doive être porté à l’écran. Je suis en total désaccord avec nombre de déclarations de M. Bannon concernant la doctrine de la discipline de l'Eglise catholique romaine. Par-dessus tout, j'estime hautement  critiquable sa déclaration qui remet en cause la discipline de l’Eglise concernant la continence perpétuelle pour le clergé, en accord avec l’exemple et le désir du Christ, Chef et Pasteur de l’Eglise. «  Je n'ai jamais travaillé avec M. Bannon au sein de son organisation et je ne le fais pas davantage aujourd’hui. Je l'ai rencontré, à l’occasion, afin de parler de l'enseignement social de l’église à l'égard de certaines questions politiques, mais je  n’ai aucun dans son organisation. En le rencontrant, comme c'est le cas lorsque je rencontre d’autres leaders politiques, j'ai essayé de remplir ma mission sacerdotale : enseigner la foi et la morale en vue du bien commun. « J'ai été impliqué pendant quelques années dans le Dignitatis Humanae Institute en raison de son travail de soutien aux chrétiens qui dans la vie publique agissent dans le respect de la loi morale et œuvre donc à la promotion du bien commun. Il y a quelques semaines, j'ai été nommé président honoraire de cet institut. Ces derniers temps, l’institut s'est trouvé identifié de plus en plus avec le programme politique de M. Bannon. Bien que j’aie exhorté l'institut à revenir à son objectif initial, celui-ci ne l'a pas fait, comme il apparaît clairement à travers son implication dans cette dernière initiative de M. Bannon. J’ai donc, à effet immédiat, mis fin à toute relation avec le Dignitatis humanae Institute.

Raymond Leo Cardinal Burke

 

25 juin 2019*Dans un communiqué, LifeSite a répondu à ces déclarations pour préciser que l’article en question avait rapidement été retiré et qu’il n’y avait nullement eu volonté d’impliquer le cardinal Burke.

« Cependant, l’article faisait également mention du travail du cardinal Burke avec Benjamin Harnwell, qui a mis sur pied la rencontre entre Bannon et Martel. Et une phrase rédigée de manière maladroite a pu être lue par certains comme indiquant que le cardinal Burke avait eu quelque chose à voir avec la rencontre entre Bannon et Martel.« Nous ne cherchions d’aucune façon à laisser penser cela et nous avons retiré l’article pour cause de soucis relatifs à son manque de clarté. Nous n’avons pas pensé à contacter le cardinal Burke pour vérifier ce papier car celui-ci n’avait rien à voir avec lui.« Nous regrettons les torts qui ont pu être faits à Son Emincence du fait de la mention par nous de son nom. « A LifeSite nous avons toujours été disposés à faire des corrections lorsque nous faisons erreur, ou même lorsque nous avons laissé s’installer le flou. Nous n’avons jamais prétendu être parfaits et nous ne le sommes pas. Nous faisons simplement de notre mieux pour apporter la vérité. « Nous avons servi la foi, la vie et les mouvements pro-famille depuis quelque 23 ans. Nous continuerons de le faire du mieux que nous le pouvons. Nous aimons la vérité parce que nous aimons l’Auteur de la Vérité. Notre objectif est au bout du compte de diriger chacun vers la Vérité avec un V majuscule. « C’est pourquoi nous présentons nous excuses au cardinal Burke et l’engagement à prier pour lui. »

*On aura compris qu’il y a une part de malentendu dans cette affaire.Elle a permis au moins de mettre au jour un projet qui me semble fort inquiétant du côté de Bannon et Martel, d’une part, et d’autre part de permettre au cardinal Burke de faire la clarté sur ses relations actuelles avec Benjamin Harnwell.

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