Les catholiques pratiquants durcissent leur opposition à la politique du gouvernement en se rapprochant du Front national. C’est l’enseignement principal du sondage IFOP pour Le Pèlerin sur le vote des catholiques au premier tour des élections régionales 2015.

SELON les catégories habituelles des instituts de sondage, les catholiques sont distingués entre pratiquants réguliers (se rendant à la messe tous les dimanches), pratiquants occasionnels et non pratiquants. Par déduction, la catégorie la plus pertinente pour désigner les catholiques est celle des catholiques se qui se conforment aux obligations religieuses en se rendant notamment à la messe dominicale.

90% des catholiques pratiquants ont voté

Premier enseignement, les catholiques votent davantage que la moyenne nationale : 54% au lieu de 50,4%. Mais ce chiffre indique surtout la faiblesse de la typologie « ensemble des catholiques » quand on découvre que les catholiques pratiquants réguliers votent eux à 90 % ! Et cela confirme aussi que les catholiques non pratiquants votent pratiquement comme la moyenne des Français.  

Deuxième enseignement, les catholiques pratiquants votent toujours à droite, et en majorité pour la droite modérée : 44% pour les listes LR-UDI-Modem, et 50% avec les listes DVD et DLF. Chez les pratiquants réguliers, la proportion est de 56 %, dont 9% pour DLF.

Chez les non-pratiquants, on vote à 31% pour la droite classique, 20% pour le PS et alliés, mais 34 % pour le Front national.

Progression du vote FN

Mais le vote Front national progresse aussi chez les pratiquants : 25 % d’entre eux ont voté pour les listes frontistes, contre 9% aux dernières élections cantonales (mars 2015). On ignore malheureusement la répartition géographique de ces votes, le positionnement « laïque » de certains leaders du FN, comme Marine Le Pen ou Florian Philippot n’étant pas le même que d’autres chefs de file du parti comme Marion Maréchal-Le Pen.

Concernant les intentions de vote, les catholiques pratiquants les plus réguliers ont d’abord voulu sanctionner la politique actuelle. Si les Français dans leur ensemble ont voté à 48 % pour des raisons locales contre 39 % « pour sanctionner la politique du gouvernement », les catholiques pratiquants réguliers ont voté à 46 % pour « sanctionner la politique du président de la République et du Gouvernement » et 45 % pour des enjeux locaux.

Précisément, les éléments déterminants du vote des catholiques pratiquants ont été : l’emploi (71 %), la sécurité (61 %), le pouvoir d’achat (57 %), la lutte contre le terrorisme (57 %) et la question de l’accueil des réfugiés (52 %). Sur la crise migratoire, leur attention est plus forte que la moyenne nationale (44 %).

Une double inquiétude

Mais dans quel sens ? Celui de l’accueil des réfugiés ou de l’inquiétude ? « Les deux se superposent, estime

Pour le sociologue Claude Dargent interrogé par Le Pèlerin, les catholiques pratiquants partagent une double inquiétude : l’accueil des réfugiés, et ce qui peut être ressenti comme le danger d’une politique migratoire non maîtrisée. « Cela explique que les catholiques pratiquants réguliers votent à la fois plus qu’avant pour le FN, mais toujours dans des proportions moindres que le reste des Français. »

 

 

En savoir plus :
L’enquête IFOP pour le Pèlerin (7/12/2015)
De l’IFOP, une enquête plus large sur Le profil des électeurs et les clefs du premier tour des élection régionales (PDF)

 

 

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