[Source : 78 Actu]

Arrivés le 22 décembre sur le site de l'Inria à Rocquencourt, les migrants devraient quitter les lieux pour une autre structure à Epône (Yvelines) le 22 janvier prochain.

L’hébergement des migrants sur le site Inria de Voluceau, à Rocquencourt, est sur le point de se terminer. La fermeture du camp, géré par la Croix-Rouge, est annoncée pour le 22 janvier, conformément à ce qui avait été annoncé par la préfecture pour durer 2 mois maximum, avec un départ des personnes sur d’autres plateformes.

120 personnes

Pour l’instant rien ne permet de déceler un quelconque indice de départ sur ce petit bout du vaste campus de l’Inria. Hormis une clôture, rien ne distingue les deux bâtiments dévolus aux migrants des autres constructions, édifiées à l’origine pour le quartier général de l’OTAN. Laissé en partie vacant par le départ de certains services de l’Inria, partis s’installer ailleurs, Voluceau a permis d’affecter deux bâtiments de bureau à l’hébergement des migrants, dans l’urgence, à partir du 22 novembre. Monté crescendo en puissance, le camp de Voluceau a accueilli au maximum 120 personnes, hommes jeunes et célibataires, de 18 à 35 ans, issus de camps et d’hébergements parisiens. Afghans pour un tiers de l’effectif, les migrants sont composés d’environ trois autres nationalités, Soudannais, Somaliens et Erythréens.Dans chacun des bâtiments de plain-pied, une vingtaine de bureaux ont été transformés en chambres, soit 47 au total. « Les chambres ont deux à quatre lits. Il nous a fallu ajouter des douches dans des structures modulaires extérieures, avec aussi des toilettes supplémentaires qui viennent en complément de ceux existant dans chacun des bâtiments », explique Emmanuel Allain, directeur du pôle exclusion des Yvelines pour la Croix-Rouge.Celui-ci a bien entendu les critiques de certains associatifs, venant distribuer des repas chauds à l’entrée du site de façon bi-hebdomadaire. « Oui, nous n’avons pas assez de chauffe-eau, il faut attendre pour prendre une douche. Nous sommes ici dans des locaux précédemment dévolus à des activités de bureau, nous n’avons pas la puissance électrique pour chauffer de grands volumes d’eau. C’est pour cette raison qu’il est par exemple interdit d’utiliser des bouilloires dans les chambres. Nous n’avons pas non plus de cuisine, ce qui nous contraint à faire livrer des repas par un prestataire, en barquettes sous-vide, par liaison froide. Ces repas sont eux aussi réchauffés dans des micro-ondes, dont le nombre est limité par la puissance électrique », révèle Emmanuel Allain.

Une vingtaine de salariés

Pas question pour la Croix-Rouge de faire des travaux pour les deux mois annoncés d’utilisation, tanpis pour la cuisine et les animations culinaires qu’aurait voulu mettre en place l’ONG. Une laverie pour les effets personnels des hébergés est par contre à disposition sous la supervision d’un membre de la Croix-Rouge, une assistante sociale est sur place pour traiter les dossiers de demande d’asile, avec l’aide de traducteurs parlant arabe. Un PC sécurité est installé à l’entrée. Ils sont 14 équivalents temps pleins, à s’occuper 24h sur 24 de cet hébergement. « Nous avons commencé à mettre en place des cours de français. Le réseau de bénévoles de la Croix-Rouge intervient sur le site et les migrants, qui sont libres de sortir pendant la journée, ont la faculté d’être aidés par l’antenne de la Croix-Rouge de Versailles », soulignent Françoise Bousquet, directrice de la filière lutte contre les exclusions en Ile-de-France et Nicolas Gathrat, responsable du centre.A Voluceau, le centre d’accueil des migrants doit s’adapter au site sensible sur lequel il est installé, abritant un centre de recherche dédié à l’informatique. « C’est pour cette raison qu’il y a obligation de rentrer avant 22h30. Les migrants sont néanmoins libres de sortir comme ils le veulent pendant la journée, beaucoup sont ainsi à Paris au sein de leurs communautés ou occupés à des démarches administratives », indique Emmanuel Allain, en réponse à des associatifs toujours, qui voient en Voluceau un centre fermé.40 euros, c’est le coût de revient journalier pour chaque migrant, payé à la Croix-Rouge. Celle-ci dispose d’une dizaine de centres en Ile-de-France, dont deux à Versailles. Environ 700 personnes sont ainsi accueillies dans des centres, 1 500 le sont en hôtels.À Voluceau, trois migrants ont d’ores et déjà reçu leurs récépissés de protection et ont été transférés à Bordeaux, un autre a reçu son titre de demandeur d’asile.