[Source : Le Salon Beige]

De Jeanne Smits dans Minute :

"Ils sont 201 députés, les libéraux (gauche), les « néo-démocrates » et l’écologiste, à avoir approuvé la motion qui désigne et condamne expressément l’islamophobie, contre 91 élus de l’opposition du Parti conservateur et du Bloc québécois. Plus des deux tiers des représentants populaires se sont donc retrouvés autour d’un texte qui, sans être contraignant, menace directement la liberté d’expression à propos de l’islam et de ses pratiques en ce qu’il vise l’adoption ultérieure, mais rapide, d’une loi à part entière. La motion, présentée par l’élue « libérale » (née au Pakistan) Iqra Khalid, prie le gouvernement de préparer un texte et de demander au Comité permanent du patrimoine canadien d’entreprendre « des études pour établir une approche pangouvernementale pour la réduction ou l’élimination du racisme et de la discrimination religieuse systémiques, dont l’islamophobie, au Canada ». Il appartient également au gouvernement de « condamner l’islamophobie et toutes les formes de racisme et de discrimination religieuse systémiques ». L’islam est présenté comme la principale victime d’un « racisme » antireligieux qui pourtant, au Canada, est institutionnel en ce qui concerne les chrétiens. Cela fait belle lurette que les chrétiens qui s’opposent à l’avortement, à l’éducation sexuelle obligatoire dans les écoles ou à la mise en place de l’idéologie du genre se heurtent à la persécution laïciste.

Un tragique attentat a facilité l’adoption de la motion : la fusillade contre la grande mosquée de Québec le 29 janvier, qui a fait six morts et huit blessés graves. Le suspect, un jeune homme d’« extrême droite », a bien servi la cause de l’islam. Aujourd’hui, le parlement canadien l’a confirmé dans sa motion, le gouvernement canadien « devrait reconnaître qu’il faille endiguer le climat de haine et de peur qui s’installe dans la population ». Et les dizaines et dizaines d’attentats d’inspiration islamique à travers le monde occidental ? Et la peur viscérale que font naître les seules paroles « Allahu akhbar » ? Voilà qui ne mérite pas un débat parlementaire… Celui qui s’est déroulé à Ottawa aura été âpre. Le plus significatif, c’est que la gauche n’a pas voulu céder d’un pouce sur la mention récurrente de la seule « islamophobie » dans le texte de la motion. Elle n’a même pas voulu s’expliquer sur le contenu du concept. Se congratulant après l’adoption de sa proposition, Iqra Khalid a répété comme un mantra sa joie de voir une étude lancée au niveau gouvernemental. Que veut dire « islamophobie » ? Elle n’était pas disposée à répondre. Trop difficile. Le consensus s’était fait, voilà l’important. Pour les Canadiens ordinaires, le sens en est clair : est « islamophobe » celui qui se risque à une critique négative de l’islam et de ses tenants. L’est encore celui qui dénonce la charia. Ils n’ont pas tort : en pays islamique, on traque « l’islamophobie » sous un autre nom – le blasphème. Toute appréciation négative, voire toute interrogation un tant soit peu critique à propos du « Prophète », le moindre signe d’irrespect à l’égard du Coran peut conduire en prison, à l’exécution capitale ou au lynchage – les Pakistanais en savent quelque chose. […]"