C’est une vraie course contre la montre qui est vraisemblablement en train de se jouer. L’ouverture dominicale des magasins de bricolage accouchera-t-elle d’un décret d’autorisation permanente ? Si oui, ce sera aux forceps. Si non, on pourra dire que les organisations syndicales seront restées inespérément libres.

Malgré la décision du juge des référés du Conseil d’État, il semble en effet que la modification du décret soit en cours ainsi que le Premier ministre l’a dit sur Europe1 à Michel Elkabbach. Pour Jean-Marc Ayrault la suspension du fameux décret n’intervenant « uniquement que pour des raisons de forme, dans quelques jours le problème sera réglé ! » C'était le 13 février.

Quel sens donner aux « quelques jours » dont parlait l'hôte de Matignon ? Nous voilà prévenus. Les opposants au travail du dimanche, vaccinés par le coup de Jarnac du 30 décembre, se méfient des temps de trêve.

À suivre la logique de la déclaration de l’ancien maire de Nantes, si respectueux tout à coup du dialogue social comme son ministre du Travail, nul doute que les organisations syndicales ne soient convoquées cette fois-ci : c’était l’un des griefs retenus dans la décision de suspension. Seulement, à y réfléchir, cette négociation obligée avec les partenaires sociaux pourrait bien être à double tranchant, la contre-mesure d’un jeu de pouvoir sans merci.

Nombre de questions affluent. Pourquoi une telle accélération dans ce dossier ? Qui est à la manoeuvre, Matignon ou l'Élysée ? Ce décret a-t-il partie liée avec le pacte de responsabilité et sa réussite ? Les organisations syndicales répondront-elles à l’invitation ? Montreront-elles un front unitaire inflexible comme face au gouvernement de droite en 2008-2009 ? Et surtout, que signeront-elles ? Plus que tout autre secteur, celui du bricolage pourrait être celui qui emmènera la digue tout entière de la protection du repos dominical… H.B.

 

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