La Fondation de Service politique est partenaire de l’Université d’été qui se tient cette semaine à la Sainte-Baume, sous l’égide du diocèse de Fréjus-Toulon. Marion Maréchal-Le Pen a été invitée pour intervenir au cours de ces journées, ce qui a déclenché une polémique. Il est extraordinaire que l’on se pose la question de savoir s’il est opportun ou non d’inviter, à une université d’été clairement catholique, une députée talentueuse qui se revendique publiquement catholique.

Marion Maréchal-Le Pen, sur les sujets dits « sociétaux », fait partie de ces élus nationaux, si peu nombreux hélas, qui n’ont cessé de se battre avec un rare courage et une rare ténacité contre les déconstructeurs de tous bords, à la basse manœuvre depuis 2012. Dans ces conditions, ne pas l’inviter à la Sainte-Baume, avec d’autres élus d’autres partis, aurait été à la fois une faute et une erreur.

On peut critiquer son parti, mais le Front national est un parti comme les autres, reconnu par les lois de la République, et traversé lui aussi par de multiples courants et tendances. En outre, il attire près de 40 % des électeurs du diocèse dont Mgr Rey est l’évêque, et qu’il ne peut ignorer.

Or il faut constater que le parti de Marion Maréchal-Le Pen est la seule grande formation politique à prendre des positions cohérentes avec ce que dit l’Église sur un certain nombre de sujets fondamentaux, comme par exemple la loi Taubira dont elle semble être la seule à exiger l’abrogation pure et simple. À cet égard, inviter une députée de ce parti ne me paraît pas être une option, mais plutôt un devoir…

Les catholiques doivent donner l’exemple de la liberté politique. L’évitement permanent de la controverse par le refus du dialogue n’est pas une solution : agir de cette façon reviendrait à se coucher devant le système politico-médiatique, qui s’attribue autoritairement, je dirais même dictatorialement, la mission de dresser le catalogue des personnes dites fréquentables et des personnes qui ne le sont pas. Marion Maréchal-Le Pen mérite évidemment d’être fréquentée, et a donc toute sa place à l’Université de la Sainte-Baume.

 

François Billot de Lochner,
 Président de la Fondation de Service politique

 

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