Vers un réveil de la «vieille Europe»?

Source [Sputnik news] Selon Die Welt, le haut commandement militaire turc aurait refusé l’ordre d’Erdogan de couler un bateau grec. Mais la posture va-t-en-guerre du dirigeant turc pourrait bien réveiller, à ses dépens, les consciences assoupies des Européens.

Erdogan vient peut-être de rencontrer, au sein de sa propre administration militaire, les limites que les pays européens ne parviennent toujours pas à lui fixer. Au terme de plusieurs jours d’apostrophe entre le Président turc et ses homologues grec et français, le journal allemand Die Welt indique qu’il aurait vu ses propres forces armées opposer un refus à ses exigences de créer un incident en mer Égée avec la marine grecque.

Alors que la Turquie a annoncé que l’activité exploratoire de ses trois navires, Oruç Reis, Cengizhan et Ataman, qui dure depuis le 10 août au sud de l’île de Kastellorizo, dans les eaux territoriales grecques, se poursuivrait jusqu’au 12 septembre, gesticulations et escalades verbales n’ont cessé de se multiplier entre la Turquie et la Grèce, mais aussi avec la France.

Pour venir au secours d’Athènes, Emmanuel Macron a effet déployé dans la zone deux avions Rafale et deux bâtiments de la marine française: la frégate Lafayette et le porte-hélicoptères Tonnerre. Si le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksov, accusait cette semaine Paris de se montrer «impérialiste», se sont des apostrophes beaucoup plus vigoureuses qu’avait employées ce dimanche 30 août Recep Teyyip Erdogan, accusant les gouvernants français et grecs d’être «cupides et incompétents». Par l’emploi de ces qualificatifs, le Président turc souhaite sans doute isoler les chefs d’État grecs et français de leurs opinions publiques, tout en flattant la fierté des siens.

Or, en soulignant ainsi, peut-être involontairement, les facteurs structurels de la faiblesse des dirigeants européens face à l’expansionnisme turc, Erdogan ne s’expose-t-il pas, au contraire, au risque de réveiller contre lui la conscience collective des nations européennes? Chaque fois qu’elle s’est manifestée, la cupidité des dirigeants européens, parfois frappée d’incompétence, est en effet le facteur historique sur lequel l’impérialisme turc a toujours su prospérer. Face à la résurgence de la menace turque aux marches de l’Europe, le contexte politique semble pousser les nations européennes à reprendre leur destin en main, autour de leur lien civilisationnel commun.

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