Sortir d’une crise sanitaire devenue folle

Source [Contrepoints] La situation est à tous points de vue malsaine. La chape inquiétante qui pèse sur chacun est de mauvais aloi pour une société au bord de la crise.

Qu’une épidémie virale s’empare de terres humaines pour y semer maladie et mort, voilà qui fait partie de l’histoire des peuples et nous la revivons périodiquement avec des variantes liées à la nature du germe, son agressivité, sa saisonnalité, les populations rencontrées, les moyens mis en œuvre pour le combattre.

Que l’expérience acquise serve à affronter l’avenir avec plus d’efficacité, cela se conçoit, d’autant que nos outils d’analyse ont gagné en précision et que les circuits d’information se sont mondialisés.

On devrait donc aujourd’hui pouvoir opposer au fléau des réponses à la fois solidement étayées, confortées par les acquis et appuyées par le monde scientifique dans sa majorité.

Or ce qui s’est passé lors de l’épidémie récente de covid-19 démontre le contraire. Propositions contradictoires, controverses virulentes allant au-delà du thème en cause pour s’attaquer aux personnes, mise en cause de tel ou tel dans une foire d’empoigne digne des pires joutes politiques, oubli de la science, l’état actuel des connaissances étant relégué derrière des affirmations tranchées et exclusives.

Alors, oui, aux yeux de l’homme de la rue, le mythe d’une science, bastion de vérité, a été mis à mal. Comment ne pas être ébranlé à la vue de tant de têtes bien pleines s’affrontant comme des chiffonniers, certes avec des propos plus feutrés mais néanmoins assassins ? Ce constat incite à revenir aux données de base.

Contrairement à une certaine croyance populaire, il n’y a pas en science de vérité actuelle qui ne puisse demain être remise en cause.

Certes la science nous aide à comprendre le monde au jour d’aujourd’hui, à user de ses ressources, à enrichir et fructifier une relation complexe susceptible de déboucher sur l’amélioration de notre condition. Reste que les acquis sont dépendants des limites de nos sens, de nos facultés cognitives et de celles des outils d’étude.

En conséquence toute vérité peut s’accommoder d’une latitude de comportements allant de l’adhésion complète à une prise de distance critique. Une telle marge laisse la place aux débats et échanges d’idées, lesquels nourrissent la vitalité des sciences.

On doit pouvoir en fin de compte s’entendre sur un état des lieux, intégrer les oppositions dans une perspective élargie, se reconnaître au service d’une science en mouvement au progrès de laquelle chacun a sa part.

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