Migrants : l’alliance des moralistes et des trafiquants

La crise migratoire donne lieu à une étrange alliance entre les moralistes, les trafiquants et les profiteurs. Cette coalition contre-nature rappelle le “syndrome des baptists et des bootleggers”, lors de la Grande Prohibition des années vingt aux États-Unis. « Accueillons tous les réfugiés qui souffrent… dans l'intérêt de l'économie [1]. »

LES IMAGES montrant la générosité et le sens de l'humanité des centaines d'Allemands accueillant les réfugiés à leur arrivée dans les gares, leur offrant à boire, de la nourriture, où un simple geste de réconfort, font chaud au cœur. Nous voudrions que toute l'Europe les imite. Hélas, cet élan de solidarité ne saurait résoudre la crise des réfugiés, crise la plus grave que l'Europe ait connue depuis la seconde guerre mondiale.

La raison est tout simplement que, comme l’a noté récemment l’américain Thomas Sowell, la crise a aussi un passé et un futur, et que c'est le futur qui prime. L'accueil indiscriminé de migrants ou de réfugiés conduira nécessairement à l'encouragement de nouvelles vagues de migrants, qu'il faudra compter par millions. Et ces générations de migrants enfanteront de nouvelles générations. C'est donc bien l'avenir de la civilisation et de la culture de l'Europe qui est en jeu, civilisation peu sûre d'elle-même, travaillée par le matérialisme et l'hédonisme, et qui ne fait plus d'enfants.

Les gouvernements doivent à leurs peuples de travailler au bien commun, que certains préfèrent appeler intérêt général. Dans une démocratie particulièrement, les gouvernements sont responsables devant leurs citoyens et doivent rendre des comptes de la façon dont ils remplissent leur premier devoir : assurer la préservation de la société.

Dans cette confusion morale, dans ce tiraillement apparent entre la conscience et la raison, c’est un concert harmonieux que l'on entend, harmonie étrange dès lors que les musiciens jouent d'instruments dissonants.

Nous observons en effet une étrange alliance entre les moralistes et les profiteurs, unis pour couvrir l'Agora de cette voix : accueillons tous les réfugiés qui souffrent… dans l'intérêt de l'économie.

C'est en effet de bords très différents et aux préoccupations traditionnellement opposées qu'émanent ces conjurations : de groupes d'artistes, d'hommes d'Églises, de grands patrons. Ces convergences insolites ne sont pas rares dans la vie publique, et sur des matières variées. Examinant les processus conduisant à l'adoption de réglementations publiques, l'économiste Bruce Yandle [2] en est venu à formuler en des termes colorés cette thèse de l'alliance entre les baptists (les religieux) et les bootleggers (les trafiquants), lors de la Prohibition.

Qui sont les baptistes ?

Le baptiste déteste l'idée que l'on puisse consommer de l'alcool. Il plaide pour l'adoption de lois interdisant la production, vente et consommation d'alcool, pour le bien du peuple. Si une telle prohibition ne peut être obtenue, du moins espère-t-il voir interdire la vente et consommation d'alcool le jour du Seigneur.

Les applications liées à cette psychologie sont nombreuses, et Yandle propose d'examiner la question du réchauffement climatique. Les baptistes sont ici les groupes d'écologistes militants et passionnés par la cause de la réduction des gaz à effet de serre. Ils sont mus par un impératif moral ou idéologique.

Concernant l'immigration et les réfugiés, les baptistes sont d'abord les militants radicaux hostiles à toute considération culturelle ou religieuse, favorables par principe à la liberté de migration. Ils sont nombreux à gauche ou à l'extrême-gauche mais existent aussi dans les rangs des libertariens. C'est aussi en apparence l'Église catholique, ou d'autres mouvements religieux chrétiens, qui soulignent le devoir humanitaire d'accueil de l'autre. Jésus enseignait en effet : « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir [3]. »

Le pape François rappela récemment ce devoir d'humanité en demandant « que chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, chaque sanctuaire d'Europe accueille une famille [4] ». Il ajouta : « Face à la tragédie des dizaines de milliers de demandeurs d'asile qui fuient la mort, victimes de la guerre et de la faim et qui sont en chemin vers une espérance de vie, l'Évangile nous appelle et nous demande d'être les prochains des plus petits et des plus abandonnés, à leur donner une espérance concrète. »

Qui sont les bootleggers ?

Ce sont, littéralement, ceux qui cachent une bouteille dans leurs bottes, autrement dit les contrebandiers d'alcool, les trafiquants. Ils soutenaient les lois imposant la fermeture, le dimanche, des bars et des magasins vendant de l'alcool.

Son intérêt matériel aiguillonne le bootlegger. Il comprend que la prohibition de l'alcool lui donne l'occasion de faire d'importants profits en distillant et vendant de l'alcool au marché noir, persuadé qu'une demande importante s'adressera lui. La santé publique n'est pas son souci et il n'hésiterait pas à vendre des produits frelatés dans la mesure où son commerce n'en souffrirait pas. Le trafiquant militera donc, mais en douce, pour l'adoption de la prohibition.

Pour reprendre l'exemple du climat, reprenons l'analyse de Bruce Yandle. Il montre que de puissants groupes industriels, surtout dans les énergies alternatives, ont intérêt à ce que le prix des énergies traditionnelles émetteurs de CO² augmentent à cause des taxes, rendant plus compétitives leurs propres sources d'énergie. Ils militeront donc, dans les couloirs du pouvoir, pour l'adoption de politiques de lutte contre le réchauffement climatique, ainsi que pour l'octroi de subventions publiques à leurs produits.

Le trafiquant, c'est donc le capitaliste. Sa soif d'or prime les autres considérations. Dans les pays à fort taux de chômage, comme la France qui compte environ six millions de chômeurs et de personnes sans véritable emploi permanent, l'afflux de centaines de milliers de migrants et de réfugiés ne présente aucun intérêt pour le Capital, sauf à la marge dans les secteurs peinant à trouver des travailleurs. Il dispose toujours d'une « armée de réserve de chômeurs [5] ».

En revanche, l'Allemagne connaît quasiment le plein emploi, mais son taux de natalité est aussi l'un des plus faibles en Europe, et largement inférieur au taux de renouvellement des populations. À terme, le patronat manquera cruellement de main d’œuvre, et les régimes de retraite manqueront de financiers. Les Allemands, trop riches et peut-être trop préoccupés par leur confort matériel, sont devenus hédonistes et ne font plus assez d'enfants. Et sans enfants dont l'avenir préoccupe les parents, le futur est dévalorisé : « Après moi le déluge », pourraient-il dire. Le Capital et le gouvernement voient donc dans ce presque million de réfugiés et de migrants illégaux prévu pour 2015, une opportunité économique à saisir ; aussi entend-on le patronat plaider pour l'accueil de tout venant [6].

Une chance pour l'économie

La presse nous le révèle [7] : « Les représentants du patronat le disent très clairement : ces vagues de réfugiés sont une chance pour l'économie allemande qui a du mal à trouver de la main d’œuvre à cause de la démographie défaillante du pays. À Berlin, il y a quelques jours, le représentant de la Chambre du commerce et de l'industrie a parlé de “cadeau du ciel” et le patronat fait pression pour accélérer les procédures d'intégration des réfugiés sur le marché du travail. Il fait également pression pour que le discours public reste positif. » 

Les baptistes et les bootleggers se détestent souvent, mais deux choses les rassemblent ; ils n'ont pas la responsabilité du bien commun, et, ils soutiennent parfois les mêmes politiques, mais pour des motifs radicalement différents. Leur alliance est souvent efficace, car chacune des deux parties y gagnant, le pouvoir réglementaire est heureux d'avoir des lois faciles à appliquer. Ainsi, les trafiquants et les baptistes que rien ne semble rapprocher, forment une coalition assez efficace pour faire changer la politique publique d'un État.

Cela explique en partie la position de la chancelière allemande déclarant que l'Allemagne acceptera d'accueillir sur son sol tous les demandeurs d'asile.

Victimes de l'oubli : la civilisation européenne et la qualité de la vie dans la Polis

En l'espèce, cette coalition baptists-bootleggers épargne à Angela Merkel la nécessaire discrimination entre les migrants et les véritables réfugiés, qui devrait s'imposer.

Les chiffres sont pourtant révélateurs. Le haut-commissariat des Nations-unies pour les réfugiés détaille ainsi ceux dont il dispose : 50 % des migrants qui ont franchi la Méditerranée sont des Syriens, et, alors qu'on s'attendrait à voir une majorité de familles parmi les populations réfugiées, on découvre que les hommes comptent pour 72 % du total, les femmes seulement 13 % et les enfants 15 % [8].

Pat Buchanan, observe des États-Unis la crise migratoire en Europe et note [9] : « Derrière eux, au Liban, en Turquie et en Jordanie, il y a quatre millions de réfugiés de la guerre civile en Syrie. Voyant la réussite de la première vague, ils sont maintenant en route. À leur suite, il y a deux millions d'alaouites et deux millions de chrétiens qui fuiront la Syrie lorsque le régime de Bachar el-Assad tombera au profit de l'État Islamique et des terroristes d'al-Qaeda qui occupent déjà la moitié de ce pays gorgé de sang. »

Renversement des proportions

Les perspectives pour l'Irak ne sont guère encourageantes, le départ des Américains d'Afghanistan entraînera une nouvelle vague en provenance de ce pays, et, nous rappelle Buchanan, la population africaine, actuellement d'un milliard d'habitants, devant doubler en 2050 pour atteindre quatre milliards en 2100. « Ces milliards de personnes devront-ils endurer leur vie de pauvreté sous des régimes tyranniques, sans scrupules, corrompus et incompétents, si les portes de l'Europe demeurent largement ouverte ? » demande-t-il. La réponse semble évidente, surtout si l'on observe que le terrorisme se développe au Nigeria et s'étend au Maghreb [10].

Le renversement des proportions en un siècle est frappant : en 1950 l'Europe comptait encore 22 % de la population mondiale, pour 9 % en Afrique. Les projections pour 2050 ne donnent plus que 7 % de la population en Europe alors que l'Afrique atteindra 25 % [11]. Ross Douthat rapporte dans le New-York Times que si l'immigration d'origine africaine se faisait au même rythme que l'immigration mexicaine aux USA depuis 1970, un quart de la population en Europe serait, en 2050, né en Afrique. Dans ces conditions, et devant le constat de l'échec qui semble acquis, de l'intégration des immigrés et de leurs enfants venus bien moins nombreux à partir des années 1970, il est au mieux difficile de penser que l'Europe pourra intégrer les millions de migrants venant d'arriver ou à nos frontières.

Que peut-on attendre d'un tel afflux ?

Les chiffres devraient inciter à la prudence, d'autant plus que le statut de réfugié, qui impose les obligations morales les plus pressantes, se voit dévalorisé au préjudice des plus nécessiteux. Or le concert des baptistes et des trafiquants rend inaudibles le grincement des réalités.

Dans cette configuration, c'est l'avenir et le bien commun qui sont oubliés. Les discutions sur l'altération profonde de la civilisation de l'Europe est escamotée par les trafiquants non intéressés, ou le plus souvent interdite par les baptistes médiatiques. L'horizon semble d'ailleurs lointain.

Pareillement, les réflexions sur l'effet d'une immigration de masse provenant d'une culture étrangère aux traditions européennes, sur la qualité de la vie sociale, ne sont pas proposées aux citoyens des démocraties européennes.

Peut-être faut-il accepter le suicide de l'Europe telle qu'on l'a connaît, avec des minarets poussant autour de nos églises vides comme ils encadrent Sainte-Sophie. Fini l'histoire de France (mais n'est-ce pas déjà le cas ?) qui ne concernera guère nos futurs compatriotes, fini l'étude la Chanson de Roland, Corneille, Racine, Chateaubriand, etc. : des cours d'improvisation offerts par M. Jamel Debbouze remplaceront la littérature.

Suicide ou réveil spirituel

Cela mérite quand même l'objet d'une réflexion et d'un débat sérieux sans anathèmes, dans une démocratie. On peut aussi voir dans cet apport neuf un possible réveil spirituel, avec la mort progressive d'une culture devenue de plus en plus vulgaire et oppressive, ou chaque individu est obsédé par l'amor sui et la recherche de plaisirs égoïstes, une Europe qui ne semble n'avoir d'autre priorité que de marier les couples homosexuels ou d'enseigner aux enfants que leur sexe biologique n'importe pas et qu'ils doivent décider et construire leur identité sexuelle. À côté des hétérosexuels, il n’y a plus uniquement les homosexuels, il faut maintenant ajouter les « sexuellement fluides [12] ».

Les positions nuancées ne sont guère audibles. Concernant l'Église catholique par exemple, ce ne sont guère que les propos généreux du pape François qui sont retenus. Or ils s'inscrivent dans une réflexion de fond bien plus mesurée et finalement visant à garantir la préservation de la culture des pays d'accueil. L'Église ne demande pas un accueil indiscriminé de tous et sans autres considérations, ni obligations de la part des personnes accueillies. L'accueil des véritables réfugiés, dont la vie est en danger, est certes pour elle un impératif pressant : « Toute personne se trouvant à une frontière, qui a une crainte fondée de persécution, a droit à la protection et ne devrait pas être refoulée dans son pays, indépendamment du fait qu’elle ait été ou non formellement reconnue comme réfugiée [13]. »

La culture, un bien commun

Concernant l'immigration économique, le catéchisme de l’Église catholique précise que cette immigration « peut être une ressource, plutôt qu'un obstacle au développement [14] » dès lors qu'une demande de travail non satisfaite s'adresse aux immigrés. Cette condition, dans bien des pays européens dont la France, n'est pas remplie de loin, contrairement à l'Allemagne, le Royaume-Uni et quelques autres États du Nord. Mais la « réglementation des flux migratoires selon des critères d'équité et d'équilibre est une des conditions indispensables pour obtenir que les insertions adviennent avec les garanties requises par la dignité de la personne humaine [15] », ce qui devrait permettre à l'autorité chargée du bien commun de préserver la culture du pays. Au-delà du principe et du devoir d'accueillir dignement les migrants et les réfugiés que l'on accueille, l'Église a une position nuancée.

Certes, les intérêt économiques sont réels et doivent être examinés, de même que les considérations morales. Mais le problème n'aura pas été convenablement posé si on le circonscrit à l'accueil, aujourd'hui, d'un certain nombre défini de réfugiés. Les économistes connaissent cette maxime, incentives matter, car le monde n'est pas statique. Il ne s'agit pas seulement d'intégrer au mieux les migrants/réfugiés actuellement sur le sol européen, mais de voir si, la porte ayant été grande ouverte, elle peut encore être refermée ou même contrôlée. La culture et la civilisation font partie du bien commun, la société politique ne s'identifiant pas à un simple espace, « une gare ou un aéroport » pour reprendre une expression imagée d'Alain Finkielkraut.

Or une civilisation peut être fragile et sombrer, et la culture européenne court aussi ce risque. Si la société se réduisait à un espace, la qualité de vie peut être remise en cause.

 

Olivier Braun

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[1] D'après l’article à paraître de l’auteur dans la revue Liberté politique, sous le titre « Crise migratoire et crise des réfugiés – tête froide et cœur chaud ».
[2] Bruce Yandle, « The Bootleggers and the Baptists : The Education of a Regulatory Economist », Regulation, 1983 : http://news.heartland.org/sites/default/files/v7n3-3.pdf et « Bootleggers, Baptists, and Global Warming », PERC Policies Series, novembre 1998, notamment p. 5 sq. : http://www.perc.org/sites/default/files/ps14.pdf
[3] Mt 25, 35-36. Ce texte est cité dans la présentation de la plaquette « Accueillir Jésus-Christ dans les réfugiés et les personnes déracinées de force », publié en 2013 par la Commission pontificale pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, et la Commission pontificale Cor Unum, page 3 : http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/corunum/corunum_fr/pubblicazioni_fr/Rifugiati-2013-FRA.pdf
[4] Propos rapportés par le Figaro, 7 septembre 2015.
[5] Selon la formule de Karl Marx, qui écrivit que « la grande industrie nécessite en permanence une armée de réserve de chômeurs pour les périodes de surproduction » dans un texte de 1847. Voir Wikipédia :https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_de_r%C3%A9serve_de_travailleurs
[6] Déjà en décembre 2014 les déclarations en ce sens du patronat se multipliaient. Voir dans le Monde, les propos de M. Ulrich Grillo, président de la Fédération allemande de l'industrie (BDI). Il met d'abord en avant des principes moraux mais explique tout l'intérêt économique qu'il faut attendre de l'immigration.
[7] Les parties italiques sont soulignées en gras dans l'original. Voir RTL info, « Migrants : pourquoi l'Allemagne accueille à bras ouverts les réfugiés ».
[8] Chiffres indiqués le jour de la consultation du site du HCR. C'est Mark Steyn qui attira mon attention sur ces chiffres, dans Taking it , 7 septembre 2015.
[9] Buchanan, Patrick J. « The EU’s Immigration Suicide Pact », The American Conservative, 8 septembre 2015 ; original en Anglais : http://www.theamericanconservative.com/buchanan/the-eus-immigration-suicide-pact/
[10] Ibid. Ross Douthat, écrivant pour le New-York Times, donne des chiffres encore supérieurs. Voir « Africa’s Scramble for Europe » du 8 août 2015 (lien vers l'article du NYT).
[11] Chiffres cités par Mark Steyn, Taking it  du 7 septembre 2015. Source : United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division (2013). Voir les données et graphiques : http://www.geohive.com/earth/his_proj_continent.aspx.
[12]The Telegraph nous apprend que selon une enquête YouGov, 49 % des 18-24 ans ne s'identifient pas comme exclusivement hétérosexuel. Seulement 46 % du total se considère exclusivement hétérosexuel, 6 % exclusivement homosexuels, le reste s'identifie comme sexuellement fluide, avec des préférences variables. Voir http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/11807740/half-young-people-heterosexual-lgbt-homosexual-yougov.html
[13] Paragraphe 61, page 36 de la plaquette « Accueillir Jésus-Christ ».
[14] Voir les n. 297 et 298 du Compendium de la doctrine sociale de l'Église, rédigé par le Conseil pontifical « Justice et Paix », 2006, disponible sous ce lien du site Internet du Vatican.
[15] Ibid., paragraphe 298. Souligné par moi. Un renvoi en bas de page est omis.