Michael Moore héros des climatosceptiques, les écologistes sont verts de rage

Source [Thierry Martin] Dernier épisode : Le documentaire critique sur les énergies renouvelables "Planet of the Humans" en ligne depuis un mois a été retiré de YouTube à la suite d’une curieuse réclamation pour non-respect du droit d'auteur. Les auteurs dénoncent un "acte de censure flagrant".

Comment le cinéaste gauchiste américain Michael Moore est-il devenu un héros pour les climatosceptiques ? Tout simplement en disant la vérité — ça change. Il a choisi le fameux « Jour de la Terre »[1], quel pied de nez aux écolos ! pour diffuser gratuitement son documentaire. Il sera difficile maintenant de justifier un New Deal vert dont la prémisse fondamentale est que nous devons injecter plus d’argent dans les énergies renouvelables.

Contrairement à Juliette Binoche, à l’initiative d’une pétition « Non à un retour à la normale »[2] que presque tous les éminents climato-bien-pensants comme Robert De Niro, Madonna, Nicolas Hulot ou encore l’inénarrable chanteuse Angèle - ces repus de la société de consommation, ces confinés heureux dans leur loft ou dans leur « mansion » à la campagne - ont signé, le cinéaste Michael Moore a finalement admis que le roi de l’énergie renouvelable était nu. Loin d’être une énergie « propre » ou « verte », les énergies renouvelables sont en vérité un échec, qui plus est, sale, laid et destructeur de la planète.
Planet of the Humans[3], le documentaire environnemental produit par Moore et réalisé par Jeff Gibbs, a maintenant plus de 8 millions de vues sur YouTube. Mais leurs alliés naturels de gauche, et pas seulement les pétitionnaires qui pensent que « l’extinction massive de la vie sur Terre ne fait plus de doute » (il fallait oser l’écrire) ne sont pas du tout contents. En fait, certains d’entre eux — comme l’activiste de gauche Josh Fox et le climatologue discrédité Michael Mann — ont d’abord tenté de faire retirer le film par ses distributeurs. Lorsqu’ils se sont rendu compte que ce n’était pas possible — le film demeure obstinément disponible gratuitement sur YouTube —, ils ont fait machine arrière, justifiant leur pusillanimité en disant : « Nous ne voulons pas leur donner plus de publicité. »

« Il faudrait être de marbre pour ne pas rire des gémissements, des grincements de dents et de la décoloration générale des Verts provoquée par cette bombe anti-énergies renouvelables », s’amuse Delingpole, l’auteur de Tuer la planète pour la sauver : comment les écologistes ruinent la planète, détruisent l’économie et volent vos emplois[4].

« Bien sûr, le film ne dit rien que je n’ai pas déjà dit depuis plus d’une décennie, nous rappelle James Delingpole dans Breitbart News, à savoir que les énergies renouvelables sont coûteuses, destructrices pour l’environnement, ne réduisent pas la consommation de combustibles fossiles, ne réduisent pas les émissions de CO2, tuent les oiseaux et les chauves-souris, ruinent les vues, la nature des sol, enrichissent les capitalistes de copinage (crony capitalism) au détriment de l’utilisateur ordinaire d’énergie. »
« Mais ce qui le rend particulièrement mortelle et efficace comme arme contre le mouvement vert, c’est que le film n’a pas été fabriqué par l’un de ses ennemis avoués, mais par ses alliés naturels. » Delingpole se délecte : « Parce que quand un méchant droitier comme moi le dit, il est trop facilement balayé par la gauche comme le délire d’un type financé par les compagnies pétrolières (« j’aimerais bien », dit-il). » Puis il renchérit : « Quand vous ne pouvez pas discréditer l’argument de votre ennemi en le rejetant comme agent financé par les compagnies pétrolières, que pouvez-vous faire ? » [James Delingpole se décrit comme conservateur libéral.  Ecrivain, journaliste et chroniqueur anglais, il est rédacteur en chef de Breitbart News London]

L’énergie renouvelable était le secret le plus sale du mouvement vert et sa plus grande faiblesse. Une fois qu’on sait que l’énergie éolienne, l’énergie solaire, les biocarburants, sont incapables de sauver la planète, mais seulement de lui nuire, il devient très difficile de justifier un New Deal vert dont la prémisse fondamentale est que nous devons injecter plus d’argent dans les énergies renouvelables.
Le professeur Mark Z. Jacobson de Stanford qui a essayé de descendre le documentaire, avait publié en 2015 une étude, raconte Robert Bryce dans Forbes[5], selon laquelle il était possible d’alimenter la planète avec des énergies renouvelables à 100 %, accueillie avec enthousiasme par des gens comme Leonardo Dicaprio. Bernie Sanders avait adopté « le plan entièrement renouvelable de Jacobson comme plateforme énergétique pour sa candidature présidentielle de 2016 ».
Mais en juin 2017, le mathématicien Chris T.M. Clack et 20 autres grands scientifiques ont publié un article dans les Proceedings of the National Academy of Science qui a démoli l’article de 2015 de Jacobson. Clack et ses coauteurs, dont Dan M. Kammen de l’Université de Californie à Berkeley, l’ancien président du Conseil consultatif scientifique de l’EPA, Granger Morgan, et Jane C.S. Long du Lawrence Livermore National Laboratory, ont conclu que les travaux de Jacobson contenaient « de nombreuses lacunes et erreurs » et utilisaient « des outils de modélisation non valides » qui rendait les hypothèses invraisemblables. Peut-être que le défaut le plus évident dans le plan était que Jacobson préconisait l’installation de près de 2,5 térawatts de capacité d’énergie éolienne, la majorité de cette quantité se trouvant à terre, « près de 500 000 kilomètres carrés, ce qui représente environ 6 % de la superficie continentale des États-Unis, soit plus de 1 500 mètres carrés de terre à éoliennes pour chaque Américain. »
Plutôt que de s’engager dans un débat public, Jacobson a poursuivi Clack pour diffamation (SLAPP). Résultat il a perdu et fait maintenant face à des « frais juridiques de plus d’1 million de dollars pour avoir intenté une poursuite qui n’aurait jamais dû être intentée ».
Nous venons d’apprendre que la plateforme YouTube vient de supprimer le documentaire, à la suite d’une réclamation pour violation des droits d'auteur (au sujet d'une séquence de quatre secondes incluses dans le film, présente à la 37e minute du film qui montre un site minier où sont extraits des métaux rares utilisés pour la fabrication d'éoliennes.) Le réalisateur Jeff Gibbs assure qu'il a utilisé ces images en respectant le concept de "fair use", qui permet d'utiliser des images protégées par le droit d'auteur tant qu'elles permettent d'illustrer leur argument.

"Cette tentative de faire supprimer notre film et d'empêcher le public de le voir est un acte de censure flagrant de la part des détracteurs politiques de « Planet of the Humans ». C'est un abus de la loi sur le droit d'auteur afin de faire disparaître un film qui a ouvert un débat sérieux sur la façon dont des pans du mouvement écologique se sont acoquinés avec Wall Street et les soi-disant « capitalistes verts ». Il n'y a absolument aucune violation du droit d'auteur dans mon film", a déclaré Jeff Gibbs à "Deadline".
Pour l'heure, on ignore qui a envoyé à YouTube cette réclamation pour non-respect du droit d'auteur. Moore et Gibbs ont indiqué avoir contesté la décision du site de partage de vidéos. "Nous travaillons avec YouTube pour remédier à cette situation et que le film soit à nouveau en ligne le plus rapidement possible", a indiqué Jeff Gibbs.

 

Quoi qu’il en soit l’énergie renouvelable est l’un des rackets les plus honteux de la planète. En le signalant dans son documentaire, Michael Moore nous a rendu un immense service, concluait Delingpole dans Breitbart News. « Je me demande finalement s’il n’était pas un dangereux agent dormant de Donald Trump. Souvenez-vous du premier documentaire de Moore, « Roger & Me », il avait déjà un thème tout-à-fait trumpien : la destruction de la base industrielle des cols bleus (en l’occurrence l’industrie automobile de Flint, au Michigan) délocalisée au Mexique. Moore aime porter une casquette de baseball. Il devrait peut-être essayer une casquette MAGA (Make America Great Again), pour changer. »[6]

 

[1] Le 22 avril 2020

[2] https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/06/non-a-un-retour-a-la-normale-de-robert-de-niro-a-juliette-binoche-de-joaquin-phoenix-a-angele-l-appel-de-200-artistes-et-scientifiques_6038775_3232.html

 

[3] https://www.youtube.com/watch?v=Zk11vI-7czE

[4] James Delingpole, Killing the Planet to Save it: how environmentalists are ruining the planet, destroying the economy, and stealing your jobs, Connor Court Pub, 2012

[5] https://www.forbes.com/sites/robertbryce/2020/04/30/stanford-professor-cant-muzzle-planet-of-the-humans-must-pay-defendants-legal-fees-in-slapp-suit/#5c036e75e0ac

 

[6] https://www.breitbart.com/europe/2020/05/09/delingpole-michael-moore-has-become-a-hero-to-climate-deniers-complains-guardian/