MH17 : une année après le crash

Une année s’est déjà écoulée après le crash du vol MH17 de la Malaysian Airlines, le 17 juillet dernier. Les investigations menées à la suite de la tragédie n’ont toujours pas apporté de résultats.

Les Pays-Bas, la Grande Bretagne, l’Allemagne ainsi que les autres États participants à l’enquête n’ont pas fourni de rapport précis sur les causes de l’accident, bien qu’ils disposent des infrastructures, experts, et autres organismes spécialisés dans ce type d’accidents. Selon l'Agence fédérale du transport aérien de la Russie qui participe au processus d'enquête, le rapport préliminaire sur le crash qui a été reçu par Moscou pose plus de questions que de réponses.

D’après le lieutenant général à la retraite Alexander Gorkov, ancien commandant des forces antiaériennes de l’armée de l’air russe, il est possible de réaliser une enquête expresse en une semaine, et une enquête plus approfondie dans le mois suivant le crash, à l’aide des moyens modernes d’analyse des débris, des armes et des autres éléments présents sur place.

Entraves à l’enquête

Une base de données spécialisée existe : elle contient des informations sur les éléments les plus notoires, les fragments d’avions, les restes de personnes, et les enregistreurs de vol. Gorkov considère qu’il existe une force interférant dans le processus d’enquête et dans la publication des résultats. Il croit aussi que les résultats issus de l’investigation menée par l’état-major des forces armées russes, qui disposent de données de reconnaissance et d’informations provenant d’autres sources, sont les plus objectifs et les plus rationnels. Il est fermement convaincu que la partie ukrainienne a tenté de neutraliser la transparence et l’objectivité de l’enquête. Ainsi, le transfert de document vers les Pays-Bas n’a pas apporté de résultats probants.

Les experts ont par ailleurs soulevé une nouvelle question : pourquoi l’espace anti-aérien situé au-dessus de la « zone d’opération anti-terroriste » n’a-t-il pas été fermé pour tous les aéronefs civils ?

En outre, il n’y a pas de clarification sur l’utilisation des forces et de l’armement sur place. Il est évident que Kiev et les membres de l’OTAN ont des informations sur la tragédie.

L’hypothèse de l’avion de combat

Pour la plupart des experts capables d’analyser de tels accidents, il est clair que le MH17 a été attaqué par un avion de combat. Il y a des éléments prouvant qu’un missile de type « air-air » ainsi qu’une batterie anti-aérienne (probablement de type « Buk ») ont été utilisés. Pour Gorkov, le fait que le Boeing se soit désintégré montre qu’un missile de haute précision a été utilisé et donc que l’avion a été détruit par des moyens ukrainiens. Il réfute cependant le fait que le système « Buk » ait été utilisé par des miliciens du Donbass. Si tel avait été le cas, Kiev et l’OTAN en auraient déjà apporté les preuves il y a longtemps.

Alexander Gorkov pense que l’enquête sur le crash du MH17 est volontairement ralentie. L’expert allemand Peter Haisenko est également de l’avis de Gorkov. Gorkov rappelle qu’après le crash du Tu-154 en Crimée, une commission bilatérale avait été mise en place avec l’aide d’instituts de recherche spécialisés dans le mois suivant l’accident, et que les résultats furent rapportés aux présidents de la Russie et de l’Ukraine. À cette époque, les conclusions préliminaires de l’accident avaient été publiées après la première semaine d’enquête.

L’expert estime qu’il est nécessaire d’obtenir les résultats des recherches. Il souligne que, dans ce cas, la Russie se réserve le droit d’apporter des informations complémentaires sur les raisons du crash du vol MH17.

 

Eugene Davidov est politologue, membre de l’International Association of Journalists, rédacteur en chef et analyste de la revue Russian peacekeeper.

 

 

 

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