Lettre de l'ASAF : Revenir à l'essentiel
 
Revenir à l'essentiel : 

Un spectacle affligeant

Depuis trois semaines, la tempête médiatique détourne l’attention des Français des problèmes essentiels qui se posent à notre pays. Plus que jamais, nos compatriotes s’interrogent, doutent, se querellent, se dénigrent.  Pendant ce temps, l’image de la France se ternit chaque jour un peu plus. Notre pays s’affaiblit aux yeux du monde. Notre crédibilité s’effrite, le doute nous envahit, la confiance disparaît, la décadence nous guette. 
En nous abandonnant ainsi aux délices de la division, nous allons droit vers  une catastrophe nationale, comme nous en avons vécu tant au cours des quinze siècles de notre riche histoire.

L’élection d’un chef

Oublie-t-on que dans quelques semaines, nous élirons le chef de l’Etat, successeur des rois, empereurs et présidents qui ont exercé le pouvoir suprême à la tête de notre pays et qui devra inscrire son action en prenant en charge l’héritage national qu’il lui revient de faire fructifier puis de transmettre ?
Ce chef désigné par le peuple devra avoir une vision claire des réalités en évitant les vieux filtres idéologiques ;  il lui faudra porter un projet suffisamment fort pour susciter l’unité et l’adhésion des Français. Il devra aussi posséder une solide expérience politique car ses interlocuteurs s’appelleront mesdames May et Merkel en Europe,  messieurs Poutine, Trump et Xi Jinping hors d’Europe ; il sera enfin en devoir d’affirmer fermement la place de la France dans toutes les crises où nos forces sont et seront engagées. 
Il lui faudra donc du caractère pour tenir ses engagements, et du courage pour rester inflexible dans l’adversité.

Comment la France peut gagner
Si la première des priorités est d’assurer la sécurité des Français au quotidien et permettre à chaque citoyen de travailler selon ses capacités pour vivre dignement, il est tout aussi impérieux de  garantir l’indépendance nationale et de renforcer l’influence de la France dans le monde.  
Quel que soit le chef élu, il n’y aura pas de redressement sans l’effort de tous, sans goût d’entreprendre et de gagner, sans fierté d’appartenir à une communauté nationale au passé exceptionnel ; il n’y aura pas de succès durable sans action collective cohérente orientée vers un grand projet.
Alors que nous sommes réputés individualistes, nous sommes sans doute les champions d’Europe des sports collectifs : rugby, handball, football, volleyball, basketball.
Mais comment ne pas voir que les équipes qui gagnent sont celles dont les membres acceptent de se sacrifier pour le groupe ?
 
Aussi, il s’agit moins de chercher à gagner individuellement de l’argent, y compris sans rien faire, que de créer, en équipe,  par le travail autant que par la passion, de la richesse à partager équitablement.

Personne n’a tous les talents, mais chacun en a qu’il convient d’identifier, de développer et de partager autour d’un projet commun. N’opposons jamais les chefs à ceux qui sont leurs subordonnés, car le soldat sait que seul le chef peut et doit coordonner efficacement les efforts, combiner les capacités et  fondre les talents de chacun pour remplir la mission ou réaliser l’œuvre collective.

Les valeurs du soldat

Les valeurs que les armées cultivent inlassablement et au plus haut degré pour pouvoir vaincre l’adversaire au combat sont aussi celles que doit développer une société qui est en guerre.
Croit-on pouvoir nous redresser et gagner sans un peuple soudé, sans que chacun ait le sentiment d’apporter quelque chose à la Nation qui, en contrepartie, le nourrit et le protège ?
Croit-on pouvoir conduire les Français dans l’effort sans que le chef et son équipe ne montrent l’exemple du travail, de la rigueur, de la simplicité et de la probité ? Croit-on pouvoir gagner sans définir un but clair, compris par tous, et sans viser l’excellence ?

En guise de conclusion

Pour de longues années, notre pays est en guerre à l’extérieur comme  sur son sol, et doit mobiliser toutes ses forces. Cependant, notre armée, engagée au-delà de ses capacités, est en voie de paupérisation et sera bientôt  incapable de défendre la France sans un effort budgétaire important.

La France doit donc retrouver son dynamisme et sa confiance. Chacun doit cultiver le goût d’entreprendre et de réussir. 
Nous avons nombre d’exemples et, parmi les plus remarquables et les plus médiatisés, l’astronaute Thomas Pesquet et le navigateur Armel Le Cléac'h. Mais ces héros aparremment individuels ne le sont que parce qu'ils peuvent s'appuyer sur des équipes soudées de gens motivés et compétents qui visent l'excellence et aspirent au succès.
Nous avons aussi des soldats, marins et aviateurs qui forcent au quotidien l’admiration par leur engagement personnel, des gendarmes, policiers et pompiers qui protègent et sauvent les Français y compris au prix de leur vie.

La récréation est terminée ; il faut revenir aux choses sérieuses, rassembler talents et enthousiasme pour être en mesure de relever les redoutables défis qui se présentent à très court terme.

LA REDACTION
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