Le réveil de la France et le retour du drapeau

Un journaliste célèbre pour son passé gauchiste, son souci du jour et ses importants revenus, s’est montré inquiet de la trop importante présence de Blancs dans les manifestations contre le « mariage pour tous » [1]. Il en devenait vert de peur, ayant perdu l’habitude. Cela donne à penser.

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JE FOUILLAIS donc dans mes souvenirs parisiens une scène analogue. C’était en 2006, pendant la Coupe du monde de football. Je marchais avenue Foch quand je croisai un petit groupe de joyeux lurons d’une quinzaine d’années, de petits Français donc qui fêtaient joyeusement la finale de leur équipe. Ils croisent à leur tour un couple, un de ces couples d’incomparables vieux bourgeois du XVIe arrondissement, en voie de disparition dans cette capitale vendue aux quatre coins du monde.

La digne vieille dame s’offusquait de ce qu’elle estimait être une débauche de patriotisme mal placé et dit aux petits jeunes : « Encourager l’équipe de France ? Pour ce qu’il y a de Blancs dans cette équipe ! »

Et l’un des deux gamins, guilleret comme jamais et joyeusement cynique : « Madame, on a dit allez les Bleus ! On n’a pas dit allez les Blancs ! »

Si cela se trouve, ces deux gamins pleins d’esprit si français font aujourd’hui partie des cohortes de raflés de la police socialiste. Les CRS, cette corporation toujours à l’honneur, plus à l’aise pour frapper des mères ou se faire humilier par la racaille que désobéir aux ordres, ne sont d’ailleurs non plus dans les slogans des SS mais des collabos, ce qui prouve bien que l’on est en France et que les victimes sont françaises cette fois.

Insupportables survivances

C’est Tocqueville qui l’écrit à propos de l’Ancien Régime : rien n’est plus insupportable au tyran qui pointe que ce qui survit de l’ancienne société. C’est ce qui explique l’extermination du christianisme en 1792-94, c’est ce qui explique le génocide ukrainien aussi, car on ne supporte pas que ce qu’on pensait avoir détruit, la classe paysanne slave par exemple, ait pu encore survivre à la « moudernité ».

En France c’est la Vendée, Lyon, Toulon qui firent les frais de cette même vue de l’esprit. La République est entrée dans nos cerveaux à coups de mitrailles, cette continuation de la philosophie par d’autres moyens.

Drapeaux insolites

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Pendant la rafle froide des mamans du boulevard Pasteur, le 27 mai, j’ai pu voir deux jeunes filles belles et bien habillées comme toutes les jeunes filles allées protester contre la loi de remplacement de l’humanité (et pas seulement du peuple français), agiter de leur balcon bourgeois et bien français deux beaux drapeaux bien français. D’où venaient ces drapeaux ? Ne sont-ils pas interdits ?

C’est en tout cas le retour de Marianne, d’un peuple parisien qui proteste et qui revendique ses racines, sa jeunesse et son génie (j’en ai assez du mot identité, qui pue la récupération).

Je n’ai pas su si les CRS sont montés pour tabasser ces jeunes femmes et les coffrer au nom de la liberté pour trois couples sur dix mille d’acheter des Google babies au marché mondial de l’offre et de la demande. Mais comme disent les politiques les plus malins, c’est secondaire à côté de la question du social… Il n’y aura décidément jamais un parti pour en sauver un autre.

Chanter enfermés

J’ai vu aussi une scène superbe. Un groupe de jeunes chrétiens, presque tous euphoriques, d’une beauté médiévale, enfermés dans un camp de déconcentration (j’ai le droit de parler comme ça ?) pour on ne sait combien de temps. Ils ne gaspillaient ni leur temps, ni leur talent : ils chantaient Hisse et ho de Hugues Aufray (chanson d’ailleurs très populaire parmi nos amis russes !) et ils faisaient de l’exercice comme un bon commando.

Assis au sol, ils laissaient passer sur leur tête un ou une de leurs camarades, prouvant par là leur coordination, leur résistance, leur esprit de corps. Le système n’en a pas encore terminé avec eux. Ils peuvent veiller toute la nuit, ils chantent comme des anges, et ils jouent même de la cornemuse. Si en plus ils se reproduisent comme des… latins, la police va se faire des cheveux blancs.

Un peuple se réveille

Rien n’est plus beau qu’un peuple endormi et même souillé qui retrouve sa foi en lui et sa conscience de soi. Dans cet asile psychiatrique de l’Europe et de la mondialisation, c’est comme si un fou reprenait conscience. C’est aussi ce que dit Stendhal au début de la Chartreuse. Relisons ces lignes géniales qui décrivent le réveil de l’Italie à l’entrée des troupes de Bonaparte :

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« Un peuple tout entier s’aperçut que tout ce qu’il avait respecté jusque-là était souverainement ridicule et quelquefois odieux. Le départ du dernier régiment marqua la chute des idées anciennes : exposer sa vie devint à la mode ; on vit que pour être heureux après des siècles de sensations affadissantes, il fallait aimer la patrie d’un amour réel et chercher les actions héroïques. »

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C’est ici que le bât blesse pour la République et son mondialisme de laboratoire et de pacotille : c’est elle qui a vieilli et recourt au matraqueur et au savant fou en quête d’actionnaire pour renouveler son électorat et tuer l’ancienne France qui n’a jamais été si jeune et si dynamique (car c’est la France de mai 68 qui grisonne, ce n’est pas la nôtre).

La voix des enfants

On voit que les femmes aiment les barricades, que les jeunes échappent à la poigne caparaçonnée de la maréchaussée aux abois, on voit que les enfants éveillés et chrétiens raisonnent mieux que les journalistes arrogants qu’on leur a envoyés pour qu’ils dénoncent leurs parents. C’est d’ailleurs écrit dans l’Évangile qu’un enfant peut être éveillé par l’Esprit, et pas seulement gavé par la télé et par les sucreries (il y a autant d’enfants obèses que de chômeurs adultes dans le sud de l’Europe) :

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« Et tous ceux qui l’entendaient, s’étonnaient de son intelligence et de ses réponses. »

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On voit, on a vu en tout cas que nos frères et nos sœurs dans la rue sont prêts à souffrir pour leur idéal. Ce qui se passe en France c’est autre chose que le non à Wall Street. Ce qui se passe en France en ce moment, c’est le retour de l’exception française et d’une certaine idée de la France. Je reprends une vieille image : c’est le retour de Jeanne d’Arc et le départ de Lara Croft.

 

 

 

Photos : © LMPT-Bonnafont/Liberté politique

[1] Hervé Chabalier, sur RTL : « C’est très impressionnant de voir défiler pendant 1h30 des gens tous blancs, ça n’existe plus en France, il n’y avait pas d’Arabes, pas de Noirs. C’est la France de la tradition qui était là, la France catholique, une France très très particulière. »