Le mythe du "modèle scandinave"

Le modèle scandinave est un bon laboratoire de ce qu’il faut faire et ne pas faire en France.

Lors d’un récent voyage d’affaires en Norvège, en buvant un Aquavit au bar de l’hotel Amerikalijnen d’Oslo, je me suis attardé sur l’histoire du lieu : ce boutique hôtel raffiné était l’ancien quartier général de la Norwegian America Line, une ligne de transport maritime fondée en 1910 qui a conduit des milliers d’immigrants norvégiens à travers l’Atlantique vers le rêve américain.

Ces immigrants qui cherchaient une vie meilleure loin des fjords, ont eu une réussite économique impressionnante. D’une manière générale, les descendants des migrants des pays scandinaves vivant aux États-Unis, ou Scandinavian Americans (environ 12 millions d’Américains aujourd’hui) ont des revenus en moyenne 20 % supérieurs à la moyenne nationale américaine ; autre constat plus étonnant encore, ils ont des niveaux de vie supérieurs à ceux de leurs compatriotes restés au pays.

Comment expliquer ce différentiel alors que le « modèle scandinave » est censé garantir les conditions de vie parmi les meilleures des pays de l’OCDE ? La raison n’est-elle pas à chercher ailleurs que dans un modèle économique et social fixé par l’État mais plutôt dans des facteurs culturels et historiques ?

Le modèle scandinave est présenté comme combinant un large État-providence, une économie dynamique et une société égalitaire, en combinant ces facteurs comme s’ils étaient inextricablement liés. Pourtant l’analyse des faits nous montre que dans ce cas, causalité et corrélation sont deux choses très distinctes.

https://www.contrepoints.org/2020/01/19/362557-le-modele-scandinave-un-cliche-qui-a-la-vie-dure