Le grand renversement colonial.

[Source : Magistro]

Quel que soit le jugement que l’on formule sur les entreprises coloniales dans leur ensemble, aujourd’hui caricaturées sous le terme infamant de "colonialisme", on peut objectivement dégager de l’étude ces entreprises un certain nombre de faits qui devraient être riches de leçons pour la France contemporaine, ex-Métropole devenue victime d’une sorte de renversement de l’Histoire.

Observons à grands traits les éléments constitutifs de ce que l’on pourrait appeler "le grand renversement colonial", ou "le colonialisme inversé" :
- Religion : la religion, avec l’évangélisation, a presque toujours précédé ou accompagné les conquêtes coloniales européennes, avec des fortunes diverses selon les continents.
- Décadence et anarchie : les conquêtes coloniales ont été effectuées, soit dans des pays sous-développés, soit dans des pays parvenus à un haut degré de civilisation mais tombés ensuite en décadence et en anarchie.
- L’état de droit : les pays colonisés les plus évolués avaient généralement perdu l’usage de leurs fonctions régaliennes préalablement à la conquête coloniale. Souvent livrés au pillage, à la piraterie et à la convoitise de voisins plus puissants, il n’y existait pratiquement plus d’état de droit.
- Peuplement : Les conquêtes coloniales ont été des réussites pérennes dans des colonies de peuplement. Les autres formes de colonisation, les comptoirs commerciaux et militaires, les colonisations d’exploitation, se sont soldées presque toujours par des échecs.
- Collaboration : au sein des peuples colonisés se sont trouvées de nombreuses personnes, et souvent des élites cultivées, pour préférer une collaboration avec le colonisateur à la persistance d’un état d’anarchie.
 
Observons maintenant ce qui se passe dans la France d’aujourd’hui :
 
- Religion : l’Islam, s’installe en Europe comme en terre de mission. Il précède, ou il est accompagné par une forme de conquête étatique accomplie sous la forme d’un rachat massif de biens français par des puissances pétrolières islamistes radicales.
- Décadence et anarchie : notre vielle civilisation est engagée dans une spirale de décadence vertigineuse. L’affaire du "burkini" est, si j’ose dire, pain béni pour les islamistes. Quand on tolère que les gens s’exhibent en public à peine vêtus de cache-sexe, il paraît totalement incongru de vouloir interdire sur les plages une tenue d’apparence décente. Le problème, c’est que la perversité du burkini n’est pas dans son apparence mais dans son sens caché : celui de l’esclavage de la femme. Dans une sorte de mouvement de panique, certains hommes politiques essayent de s’attaquer aux effets superficiels d’un mal dont ils n’ont jamais eu le courage d’attaquer ouvertement les causes.
- L’état de droit : symptômes de l’anarchie liée à cette décadence, les zones dites "de non droit" prolifèrent en France, révélant la déliquescence de l’état de droit. L’ordre et la justice sont devenus les parents pauvres du budget de l’État. Quels que soient les petits colmatages entrepris à la suite des derniers attentats, les devoirs régaliens fondamentaux ne sont pas la priorité absolue de nos gouvernants. L’ordre et la justice sont souvent devenus les prérogatives de l’argent–roi des puissances pétrolières et celles des caïds islamistes qui imposent leur loi dans les zones de non droit et même au-delà, jusque sur les plages publiques.
- Colonisation de peuplement : le rachat des entreprises françaises (hôtels de luxe, clubs sportifs etc.) ne suffirait sans doute pas à assurer une emprise islamiste pérenne sur notre pays. Ce serait alors comme une simple colonisation de comptoirs, ou une colonisation d’exploitation. Pour atteindre le but d’une colonisation pérenne, il faut une colonisation de peuplement : elle est en marche grâce à l’immigration massive, avec la bénédiction de nos gouvernants.
- Collaboration : Les collaborateurs autochtones sont en place, heureux et satisfaits de leur dhimmitude, servis par l’alibi humanitaire d’une générosité mal comprise et complètement dévoyée.
 
L’affaire du "burkini" aura au moins eu le mérite de révéler l’ampleur de cette colonisation de peuplement envers et contre ceux qui, calfeutrés dans leur petite bulle de soumission, refusent de voir la réalité. Les fanatiques islamistes imposent désormais leurs règles dans l’espace public en faisant exploser les frontières illusoires des palaces parisiens et des "zones de non droit". Ils montrent ainsi qu’ils sont sans doute beaucoup plus nombreux que les trois ou quatre millions d’individus évoqués dans les discours officiels.
 
L’arrêt du Conseil d’État qui autorise le "burkini" est certainement fondé sur le plan du respect de la liberté vestimentaire. Mais il est non moins certainement un dangereux ferment de guerre civile, car il risque de pousser au désespoir les populations colonisées qui perdent peu à peu tout recours légal contre une invasion de plus en plus violente et de plus en plus insolente. Comme le vent de l’Histoire ne cesse de tourner, les nouveaux colonialistes et leurs collabos découvriront bientôt que nos Ho Chi Minh à nous, que nos Ferhat Abbas à nous sont déjà nés, déjà préparés, et que leur heure va bientôt sonner.