L'antiracisme devenu fou

Source [L'incorrect] On se demande parfois ce qui peut bien passer par la tête de nos contemporains. Ont-ils un trou béant entre leurs deux oreilles par lequel ne filtrerait que l’air du temps, portant généralement les feuilles mortes vers leur morne destin ? Qu’on soit à l’Opéra de Paris ou dans les rédactions, il faut absolument se distinguer par son progressisme le plus échevelé, qu’importe que cela ne parle qu’à quelques dizaines de militants éparpillés à travers les facs de sociologie pourvu qu’on ait sa médaille de champion de l’antiracisme, du féminisme ou de la lutte contre la transphobie.

« Montrer le talent et la beauté de toutes les origines humaines est un projet humaniste qui rapproche les gens et les cultures. Telle est la démarche de Netflix avec sa nouvelle et formidable série : les Brigestorn (sic). Bravo à l’Opéra de Paris d’emprunter aussi cette voie », s’enthousiasmait l’inénarrable Jean-Michel Aphatie en réponse à Marine Le Pen qui jugeait que l’antiracisme servi au woke devenait fou et obscurantiste. Confondant peut-être la marque de pneus anglaise Bridgestone avec la série La Chronique des Bridgerton, navet à l’eau de rose indigeste où roucoulent des gravures de mode de toutes origines dans une Angleterre hanovrienne aussi fantasmée que ridicule, l’empafé basque faisait montre de cette suffisance teintée de mauvais goût qui est sa marque de fabrique.

Personne ne demandait à l’Opéra de Paris de revoir sa programmation pour coller à l’agenda diversitaire post « black lives matter ». Personne, surtout pas les Africains. Mais l’année 2020 demande à tous de devancer l’appel. Nouveau directeur de l’Opéra de Paris entré en fonction en septembre 2020, l’Allemand Alexander Neef a souhaité se montrer plus wakandesque que le roi Tchalla du Wakanda, criant achtung et ordonnant que les « minorités soient mieux représentées à l’opéra ». Sur un ton trahissant le zèle religieux du nouveau converti, monsieur Neef a indiqué que « certaines œuvres » finiraient par « disparaître du répertoire », citant notamment des classiques inamovibles tels que Le Lac des Cygnes ou Casse-Noisette.

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