Drôle de guerre.

[Source : Boulevard Voltaire]

Un bouleversement culturel et civilisationnel est en marche.

Il est bien, Momo ! C’est vrai qu’il est bien, Momo, et qu’il n’a rien d’effrayant a priori. Il n’a pas de barbichette, il ne porte pas de djellaba, il ne fait pas réellement le ramadan, il boit un Pastis de temps en temps et, en plus, il est gentil garçon. Comme, par exemple, cet adolescent de 15 ans radicalisé arrêté par la police ce week-end alors qu’il aurait eu l’intention de poignarder des passants près de chez lui, sur la promenade de la Coulée verte, dans le 12e arrondissement de Paris, mais décrit par sa mère comme « un bon gars, quelqu’un qui est tolérant, ouvert d’esprit, cultivé »

Il est le portrait craché que décrivent tous les voisins étonnés qu’un Momo qu’ils ont « croisé » cent fois ait pu couper la gorge d’un mécréant qui vivait à deux pâtés de maison. Un accès de folie, sans doute, une radicalisation spontanée, un acte isolé, un loup solitaire, un instable, un laissé-pour-compte de la société.

Autant d’arguties et de litanies serinées à longueur d’article et qui font une belle jambe au défunt et à la famille du décapité !

Cette fois, nous sommes en guerre contre des djihadistes. Certes, tous les musulmans ne sont pas des terroristes djihadistes. Certes, tous les djihadistes n’ont pas de sang sur les mains, mais tous les terroristes étaient des musulmans. Allez savoir à qui, cette fois, il nous faut faire la guerre, hein ?

Avec ce même nom de drôle de guerre, la dernière fois, nous l’étions contre les nazis.

Certes, tous les Allemands n’étaient pas nazis, mais nous avons fait la guerre à tous les Allemands ! Vous parlez d’un défit : comment, aujourd’hui, séparer le bon grain de l’ivraie ? Comment pouvoir vivre ensemble lorsque l’ennemi s’est déjà introduit derrière la ligne Maginot ?

À cet égard, les codes vestimentaires, par exemple, sont un élément fondamental pour se fondre dans le pays accueillant. Comment vivre ensemble si cet immigrant souhaite, dans une civilisation autre que la sienne, conserver, en dehors de la sphère privée, ses coutumes, ses mœurs, ses traditions vestimentaires ? Est-ce le bon moyen pour se fondre dans une société française, par exemple ? Est-ce réellement la volonté avouée d’une assimilation souhaitée ?

Par ailleurs, dans les moments troublés que nous vivons, certains vêtements sont portés tels les oriflammes d’une revendication identitaire et religieuse susceptible de provoquer le trouble ou une crainte légitime. Comment ne pas s’avouer que ces revendications ostensiblement communautaristes sont des gifles au visage de Marianne ?

Comme évoqué précédemment, il va sans dire que tous les musulmans ne sont pas intégristes. Le problème est qu’aujourd’hui, pour un Européen, croiser un homme de type nord-africain, a fortiori s’il est porteur de barbe et de djellaba, ou une femme vêtue d’un hidjab, un niqab ou un burkini, est un élément qui prête à s’interroger. Ce personnage est-il un musulman pacifiste, un djihadiste actif, un futur djihadiste ou un djihadiste repenti ?

Dans le même temps, combien il doit être redoutable d’être né dans une culture musulmane et, nonobstant, être non croyant ou simple humain pacifiste, et par là même vomir les atrocités perpétrées au nom d’une religion criminogène à laquelle on vous assimile et dont vous pouvez aussi être physiquement victime…

En guise d’épilogue, et comme a pu le faire Jean Raspail, il est voluptueux pour l’agnostique de prendre à témoin un évangile pour le moins prémonitoire : selon l’Apocalypse de saint Jean, la submersion de la France résulte de l’incapacité tant des pouvoirs publics que de la population à réagir face à cette invasion.

Ainsi donc, et progressivement, un bouleversement culturel et civilisationnel est en marche. Pour n’avoir pas eu le courage de nous opposer à ce déferlement, à ces arrivées massives sur les côtes méditerranéennes de l’Europe, par cette vacuité, cette veulerie, cette résignation benoîte de l’Occident, de ses gouvernants et du peuple, ce sont les générations futures qui en paieront le lourd tribut. Celui de la dhimmitude.