Droitisation des électeurs LR

Source [Le Salon Beige] Selon Le Monde et une enquête IPSOS :

[…] Du point de vue des préoccupa­tions, on assiste à une polarisa­tion des sympathisants LR sur les sujets régaliens : leurs trois pre­mières préoccupations sont « la délinquance » (72 % de citations, 26 points de plus que la moyenne nationale), suivie du « niveau de l’immigration » (58 % contre 32 % en moyenne) et, en­ fin, « la menace terroriste » (49 % contre 26 %). Les sujets économi­ques, sociaux et environnemen­taux comptent maintenant peu et viennent très loin derrière. Corrélativement, la demande  d’ordre et d’autorité, forte en France, explose chez eux : 97 % d’entre eux estiment qu’« on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre ». Et 96 % que « l’autorité est une valeur trop souvent contestée », alors que 71 % pensent qu’il faudrait réta­blir la peine de mort, 16 points de plus que la moyenne nationale.

Sur les sujets de société, les LR sont majoritairement opposés à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes célibataires quand le pays y est favorable, rejettent à 45 % l’idée que nous vivrions dans une société patriarcale quand plus des deux tiers des Français le pensent, jugent majoritairement (et sont les seuls à le faire) que les mouvements féministes vont trop loin dans leur mode d’action et déclarent à 65 % qu’il n’y a pas de racisme dans la police quand les Français sont 55 % à penser le contraire. Un conservatisme social et sociétal qui les isole grandement du reste de la société.

En termes de rapport à l’autre, la défiance à l’égard de ceux qu’on ne connaît pas et l’hosti­lité à l’égard des étrangers et plus encore, de la religion mu­sulmane, s’établissent à des ni­veaux extrêmes. En revanche, le passé est vécu comme une forte source d’inspiration : 80 % dé­clarent « s’inspirer dans leur vie du passé », 77 % estiment que « c’était mieux avant ». Des résultats nettement supérieurs à ceux de la moyenne des Fran­çais. Dans cette partie de l’élec­ torat, nostalgie et défiance pren­nent largement le pas sur l’ouverture et l’avenir. S’y des­sine en creux une critique radi­cale de la modernité.

Sur le plan économique, ils pensent massivement qu’on évolue vers trop d’assistanat (82 %, plus encore que le Rassemblement national), refusent à 77 % l’idée que pour établir la justice sociale, on prenne aux riches pour don­ner aux pauvres, considèrent au contraire que plus il y a de riches, plus cela profite à l’ensemble des Français (66 % contre 46 % en moyenne), déclarent que les chô­meurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient vraiment (76 %) et qu’il faut dans les années à venir donner plus de flexi­bilité au marché du travail (74 % contre 44 % en France) plutôt que renforcer la protection des sala­riés (18 % contre 48 %).

Ils refusent, majoritairement, et sont les seuls, à ce que l’on de­mande aux Français et aux en­treprises des sacrifices finan­ciers pour faire face à l’urgence climatique. […]

L’ensemble de cet univers idéologique relève tout simple­ment d’un processus de pouja­disation avancé. […]

Bref, les électeurs LR sont plus proches d’Eric Zemmour et de Marion Maréchal que de François Baroin, Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse…