Djihadisme et hitlérisme: le défi historique de l'islam modéré

Le cardinal Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, prie les musulmans modérés de prouver leur crédibilité.

« LA SITUATION dramatique des chrétiens, des Yazidis et d'autres communautés religieuses et ethniques numériquement minoritaires en Irak exige une prise de position claire et courageuse de la part des responsables religieux, surtout musulmans, de personnes engagées dans le dialogue interreligieux », tel est l’appel du Vatican qui accuse par la voix du cardinal Tauran les crimes contre l’humanité perpétrés par les djihadistes du prétendu État islamique. Et le cardinal évoque « la pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison de cadavres sur les places publiques… »

Tout le malheur, avec l’islam, est l’impossibilité d’identifier les autorités qualifiées pour exprimer une position commune puisque toute instance politique est aussi religieuse et vice versa, et que nulle n’a préséance sur les autres.

Le mutisme impuissant ou complice des États musulmans – l’Arabie Séoudite en particulier – nous laisse abasourdis. Et qu’en pensent les Frères musulmans ? Et l’université Al Ahzar ?

L'impensé musulman sur la laïcité

Dans le magistère moral comme dans la pratique politique, l’impensé musulman sur la laïcité se trouve enfermé dans des contradictions insoutenables sur l’usage de la force.

Les textes du Coran appelant à la violence sont une réalité qui exige un discernement critique : puisque la notion de djihad appartient au corpus coranique, sa définition, conforme à l’aspiration démocratique de larges pans de l’islam, doit être élucidée.

L’islam modéré tient donc, dans la position qu’il prendra face aux djihadistes, l’occasion historique d’affirmer sa compatibilité avec les valeurs démocratiques issues des sociétés chrétiennes. Sa crédibilité est en jeu : « Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes », demande instamment le cardinal Tauran. Sinon, la figure du grand mufti Jérusalem Amin el Hussein, célèbre par son appel au pogrom contre les Juifs en 1929 et sa collaboration au profit de la Waffen SS pendant la guerre, pourrait devenir celle de l’islam en général.

Par son mysticisme politico-religieux, son antisémitisme et son mysticisme mortifère, le djihadisme n’est-il pas un moderne avatar de l’hitlérisme ? Il appartient aux musulmans de nous en détromper… et ça urge !

Em. Tr.

 

 

***