Cardinal Müller : le cléricalisme n’est pas la racine de la crise actuelle

Source [Riposte catholique] Dans son homélie prononcée à Rome le 15 septembre, lors de l’ordination sacerdotale de Michael Sulzenbacher – de la congrégation des Serviteurs de Jésus et Marie (Servi Jesus et Mariæ)  créée en Allemagne et reconnue de droit pontifical en 1994 –, le cardinal Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a abordé des sujets actuellement débattus et, pour tout dire, des sujets… qui fâchent !

La crise que nous traversons est une « crise profonde de crédibilité causée par des hommes » a affirmé le cardinal. Il voit dans cette crise un danger potentiel de division – il utilise le mot allemand Spaltung qui peut aussi signifier scission –, similaire « à la division de la chrétienté au XVe siècle ou à la sécularisation de la vie spirituelle à la suite des Lumières et de la Révolution française » […] « Ce n’est pas le cléricalisme, quoi que cela puisse signifier, mais plutôt de s’être détourné de la vérité et la licence morale qui sont les racines du mal […] La corruption de la doctrine entraîne toujours la corruption de la morale et s’y manifeste […] Le grave péché contre la sainteté de l’Église, sans en manifester le moindre remord, est la conséquence de la relativisation de la fondation dogmatique de l’Église. C’est la vraie raison d bouleversement et de la déception de millions de fidèles catholiques ». Citant le Père Hubert Jedin (1900-1980), historien des religions, le cardinal Müller tire de son ouvrage Le Concile de Trente cette citation : « Le mot réforme cachait l’hérésie et le schisme qui en résulta » (T. I, p. 151 de l’édition originale en allemand). Puis il poursuit : « Tout comme alors, on parle aussi aujourd’hui de réforme », une « formule de propagande » abondamment reprise dans les médias : « réforme de la curie et réforme de l’Église toute entière […] La vraie réforme ce n’est pas la sécularisation de l’Église mais la sanctification de l’homme pour Dieu ».

Abordant, indirectement, les changements pastoraux voulus par le pape François, le cardinal Müller estime que « c’est une hérésie de penser qu’on puisse préserver l’enseignement de l’Église tout en inventant une nouvelle approche pastorale pour les faiblesses de l’homme, qui édulcorerait la vérité de la Parole de Dieu et la morale chrétienne ». Il s’agit là, pour le cardinal, d’une « nouvelle hérésie christologique  » qui consiste à « opposer l’un à l’autre, le Jésus “Maître de la vérité divine” et le Jésus “bon pasteur” ».

On trouvera l’intégralité de l’homélie en allemand ici sur Kath.net et une synthèse en anglais là sur LifeSiteNews.