Marine Le Pen

A la suite demon éditorial de la semaine dernièreet des articles parus sur le site, une lectrice m’écrit:

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« Je souscris à la première partie de votre analyse. Mais la droite UMP est et demeure la première responsable. Aucune négociation n'est tentée pour faire un peu de place aux représentants des 6,7 millions de Français; et ce n'est pas entre les deux tours que ces corrections peuvent aboutir. Je suis consternée de voir que l'UMP pour laquelle je vote préfère la victoire de Hollande plutôt qu'une place faite au mouvement populiste, comme cela s'est fait dans beaucoup de pays d'Europe, sans catastrophe d'ailleurs. Bien sûr, le FN a tort de voter blanc, mais l'UMP a tort d'exclure toujours et encore la moindre ouverture; cet appel n'est pas entendu, et il est bien tard désormais pour le lancer. »

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Cette réaction résume de nombreux commentaires qui m’ont été adressés par des (é)lecteurs.

Je ne peux que souscrire à ces lignes. La droite se tire une balle dans le pied. François Hollande, lui, s’allie sans se pincer le nez avec des communistes et des trotskistes de toutes tendances, qui ne veulent ni plus ni moins que le totalitarisme et un Etat policier, invoquant les mânes de Fouquier de Tainville et de Saint Just.

Sur l’autre bord, Marine Le Pen représente un courant d’opinion de près du quart de la population. Elle est, dit-on, xénophobe parce qu’elle met au centre de ses préoccupations l’immigration et les questions de sécurité. Les Français d’origine maghrébine et africaine qui ont osé braver l’opinion en la rejoignant et qui la soutiennent en acceptant d’être sur ses listes ne sont manifestement pas de cet avis. Mais à supposer que cela soit vrai, en admettant que le FN soit un parti de tendance xénophobe qui cacherait son jeu, la droite préfère-t-elle l’intolérance et le totalitarisme déclaré de Jean Luc Mélenchon à la xénophobie supposée des militants du Front National ?  

Il est absurde et dangereux, pour une démocratie, de marginaliser près d’un quart de sa population. Cela est aussi une forme de xénophobie. Le Front National serait, dit-on, le parti de la peur : peur de l’étranger, peur de la mondialisation, peur du chômage. Soit ! Mais de quelles peurs et de quels égoïsmes l’UMP et le PS sont-ils les partis ? Eux qui ratissent dans tous les corporatismes.

Nous n’avons pas appelé à voter pour Marine Le Pen ni pour aucun autre candidat. Ce n’est pas dans notre mission de prendre une position partisane. Nous avons rappelé en revanche que l’abstention comme le vote blanc ou nul ne sont pour nous, ni d’un point de vue éthique ni d’un point de vue politique, un choix. Et cela, quel que soit les candidats. Une élection est un combat dont la violence est enfermée dans des formes définies et acceptées par tous les citoyens. Or, quand on a deux adversaires, l’un est toujours pire que l’autre et il est sage, d’éviter la victoire du plus dangereux.

Le pire ennemi de Marine Le Pen n’est pas Nicolas Sarkozy et le pire ennemi de Nicolas Sarkozy n’est pas Marine Le Pen. Qu’Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, François Baroin ou Xavier Bertrand ne soient pas de cet avis, cela prouve seulement qu’il ne suffit pas d’avoir fait Normale Sup’, l’X, l’ENA, d’avoir un DESS en poche et d’être Ministres pour avoir du bon sens.

Pour les électeurs de Marine Le Pen comme pour les électeurs de Nicolas Sarkozy, les vrais adversaires, ceux qui veulent une France bobo, sans frontière, sans identité, ce sont les amis de François Hollande.

François Hollande et ses amis sont soutenus par 80 % des journalistes. Ces derniers, par intérêt ou choix idéologique,  s’emploient de manière systématique à diaboliser l’extrême droite pour empêcher un front de droite comme il existe un front de gauche. La méthode est simple : caricaturer les électeurs du FN  et terroriser les notables de droite, élus ou non. Mais est-ce une raison pour tomber dans le panneau que les médias tendent aux Français qui ne veulent pas d’une France socialo-marxiste à la sauce Hollande? 

Si la droite de Marine Le Pen et celle de Nicolas Sarkozy laissent à la gauche le Sénat, le parlement, la présidence de la République, la Justice, les syndicats, la haute administration, l’Education nationale et les médias, elles l’auront voulu. Pourquoi ? Par amour de la France ? Allons !

 

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