Depuis quelques semaines, de nombreuses critiques internes sont émises sur l’opération Sentinelle, en cours depuis les attentats de janvier. Les forces de l’ordre se plaignent du rythme d’engagemen tauquel elles sont soumises. Si le devoir de réserve rend l’armée plus discrète, la grogne s’amplifie du côté des CRS.

L’opération Sentinelle est prévue pour une longue durée, qui n’est pas fermement déterminée. Elle coûte un million d’euros par jour et mobilise entre 7.000 et 10.000 hommes, militaires et policiers.

Le droit de grève n’existe pas pour les CRS, mais un certain nombre de compagnies se sont mises en « arrêt maladie ». Les gradés s’inquiètent pour la santé de leurs hommes. L’un d’entre eux a déclaré au Figaro : « Ce travail à flux tendu est épouvantable. Les hommes enquillent les missions sans prendre suffisamment de repos, ils n'ont plus aucune visibilité sur leur emploi du temps, doivent renoncer à des congés, des formations, et lorsqu'ils les prennent, ceux qui restent en service se retrouvent la tête sous l'eau. » 

Si l’on entend moins parler des militaires, tenus au devoir de réserve, la situation y est semblable. Le général de Villiers l’a rappelé aux députés : « La mission est exigeante : c’est du 24 heures sur 24, au mieux du 6h-22h30 ; les conditions de vie sont rudimentaires. » Sentinelle empêche les soldats de se préparer correctement aux opérations extérieures.

L’impréparation de l’opération, victime de l’acharnement des gouvernements successifs à réduire les budgets des armées, va-t-elle ouvrir les yeux sur les nécessités stratégiques d’une Défense adaptée aux nouvelles menaces, aussi bien extérieures qu’intérieures ?

 

 

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