L’éviction de Lesquen est une excellente chose.

Le paysage s’éclaircirait-il sur Radio Courtoisie ? Rien n’est moins sûr, et il est encore trop tôt pour dire si la radio est sauvée. Mais les choses bougent, et les prochaines semaines diront si elles bougent dans le bon sens.

La fête de Radio Courtoisie, le 25 juin dernier, a été un échec. Quoi qu’en dise Henry de Lesquen, pérorant à son habitude sur l’antenne le lendemain, ce ne sont sans doute pas les conditions météo qui ont fait fuir les visiteurs, mais plutôt les turbulences que traverse la station. Guillaume Meurice, un des chroniqueurs de France Inter, s’en est d’ailleurs donné à cœur joie en interrogeant quelques vieilles badernes à la sortie de l’Espace Champerret, et en se gaussant des bêtises que ces malheureux racontaient, sans savoir qu’ils passeraient le lendemain sur la radio d’État… La réalité est que cette célébration annuelle a rassemblé beaucoup moins de monde que d’habitude.

 

Le lendemain, Lesquen tenait son émission habituelle, consacrée dans une première partie à la louange de son équipe. Sans intérêt. Le 1er juillet, l’assemblée générale de l’association renouvelait le conseil d’administration. Et là, surprise : Henry de Lesquen n’a pas été réélu ! N’étant plus administrateur, il ne peut plus être président. Dans la foulée, le conseil d’administration a nommé Dominique Paoli à ce poste. Cette habituée de la radio, qui y anime une émission depuis 1999, est un des soutiens de son prédécesseur.

Que cela signifie-t-il ?

À première vue, l’éviction de Lesquen est une excellente chose. Tout a été dit sur ce personnage à l’ego démesuré, qui met sa brillante intelligence au service de causes douteuses et de propos délirants. C’était un préalable indispensable à la renaissance de la radio. Mais un préalable seulement, et sans doute insuffisant. Parce qu’Henry de Lesquen conserve son émission du lundi soir, sa tribune, celle d’où il profère sentencieusement ses énormités. Ainsi, le fossoyeur de la station – qui ne manquera sans doute pas de traiter l’auteur de ces lignes d’ordure cosmopolite ou de traître à fusiller à la Libération – conserve l’essentiel.

Le communiqué de Dominique Paoli est inquiétant par ce qu’il ne dit pas. Si la nouvelle présidente précise que « la gestion responsable, la recherche de la vérité, la pugnacité combinée à la courtoisie » seront les maîtres mots de son mandat, si elle ajoute que, « en ces temps troublés, où les menaces s’accumulent, Radio Courtoisie peut être un carrefour pour la recomposition d’une droite de conviction […] sans se laisser emporter par ses passions ou des querelles personnelles », il semblerait qu’elle ait fait savoir sans délai qu’elle ne réintégrerait pas les patrons d’émissions, de haute qualité pourtant, partis ces derniers mois. Alors, cette élection, un coup pour rien ?

Radio courtoisie va mal. Financièrement et politiquement. Il faut souhaiter que cette éviction d’Henry de Lesquen ne soit pas une manœuvre concertée faisant dire, encore une fois, qu’il faut que tout change pour que rien ne change… Réponse les prochaines semaines.

Source : Boulevard Voltaire