[Source : Politique Magazine]

Son visage est imprégné de bonhomie et de sérénité. Ses gestes sont mesurés et son allure aristocratique. 

Il émane de cet homme des radiations bienfaisantes. Mais ne nous y trompons pas !  Jean-Clément Jeanbart, archevêque d’Alep, est un homme de fer qui appartient à l’Église grecque-catholique melkite. Nommé archevêque d’Alep par le pape Jean-Paul II, il a ensuite été consacré par le patriarche Maxime V Hakim. De passage à Paris, Mgr Jeanbart est venu témoigner du martyr des chrétiens d’orient, persécutés par les islamistes. L’archevêque lutte à sa façon contre les djihadistes de tous bords, quel que soit le nom qu’ils se donnent, et ose pourfendre les hypocrites de l’intelligentsia occidentale, y compris ceux qui se cachent au sein des institutions ecclésiales. Lorsque nous le rencontrons, il affirme : « Les médias européens n’ont cessé d’étouffer le quotidien de ceux qui souffrent en Syrie. Ils se sont même permis de fournir des justifications à ce qui arrive dans notre pays, en reprenant des informations qu’ils n’ont jamais pris la peine de vérifier ». L’unique source d’information des médias et des politiques depuis le conflit ? Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, Observatoire syrien des droits de l’homme, qui vit à Londres. Un homme qui n’a pas remis les pieds en Syrie depuis 2000 et dont l’organisme, un temps favorable aux Frères musulmans, a été financé par le Qatar.

Il y a malheureusement deux Alep, explique Mgr Jeanbart. L’ouest de la ville est tenu par les forces gouvernementales de la République arabe syrienne. L’est est aux mains des combattants des ‟forces rebelles” (Forces d’opposition à Bachar El Assad) que nos médias bien-pensants célèbrent comme des héros alors même que, de notoriété publique, ils sont les alliés des terroristes de l’Etat islamique. Paroles prémonitoires : à ce jour, l’armée syrienne s’est emparée du quartier de Tariq al-Bab, reprenant ainsi 60% du secteur rebelle d’Alep. Contre toutes attentes, la population d’Alep Est évacue massivement vers l’Ouest… Cherchez l’erreur !

Nos dirigeants, commentateurs patentés et grands penseurs télévisuels auraient pu interroger Mgr Jeanbart dès le début du conflit pour éviter cette désinformation mortifère.

Le combat de cet homme de fer est de redonner l’espoir aux chrétiens afin que les témoins millénaires de la Syrie puissent continuer à vivre dans leur pays, voire, dans le cas d’un exil forcé, revenir sur la terre de leurs ancêtres. « Nous avons besoin que vous nous aidiez à vivre chez nous ! Je ne peux accepter de voir notre Église deux fois millénaire disparaître. Je préfère mourir que de vivre ça ». Redonnons espoir aux chrétiens de Syrie !

 Bruno Stéphane-Chambon