[Source : Aleteia]

Dans son dernier livre manifeste, le député des Yvelines et président du Parti chrétien démocrate propose une autre voie.

« Notre sang vaut moins cher que leur pétrole. » C’est par ces mots que le patriarche syriaque orthodoxe de Damas, Ignace Éphrem II Karim, accueillait en juillet 2013 Jean-Frédéric Poisson. Des mots qui résument à eux seuls l’étau dans lequel se retrouvent les minorités chrétiennes de cette région du monde. C’est aussi par ces mêmes mots que le président du Parti chrétien démocrate (PCD), député des Yvelines et président de la Commission d’enquête parlementaire sur le financement de Daesh a décidé de titrer son dernier ouvrage, sorti ce jeudi 23 juin aux éditions du Rocher : Notre sang vaut moins cher que leur pétrole : la France à l’épreuve du Proche-Orient. Un livre qui est le fruit de multiples voyages et rencontres menés depuis deux ans et demi au Proche-Orient.

« Mon seul mérite aura consisté dans le fait de me rendre sur place, d’accepter de rencontrer et de dialoguer avec des responsables à qui parfois, comme en Syrie, on ne parle plus en Occident. J’ai rencontré des dizaines d’acteurs dans l’ensemble du monde arabo-musulman, à tous niveaux de responsabilité », explique-t-il dans son avant-propos. Des témoignages qui lui permettent de mieux comprendre la situation sur place et maintenant d’accuser ! D’accuser la France « de ne pas avoir tout fait pour empêcher Daech de se déployer et de s’organiser », expliquait-il sur l’antenne de la radio locale RCF Vendée le 14 juin dernier. « Nous avons fait les mauvais choix d’alliance qui nous ont poussé dans les bras des Saoudiens, des Turcs et des Qataris. Tous cela nous a rendu aveugles sur le déroulement du conflit et sur le fait que les chrétiens d’orient devenaient une variable d’ajustement de notre propre manque de courage et de détermination. »

Une troisième voie

Après ce constat, il faut proposer des solutions, c’est ce qu’essaye de faire celui qui est aussi candidat à la primaire de la droite en vue de la présidentielle de 2017. Selon lui, la Syrie est la clé du casse-tête. « Je ne sais pas si l’avenir politique de ce pays doit se faire avec Bachar el-Assad ou non mais ce dont je suis sûr, c’est que le président syrien a les mêmes ennemis que nous », annonce-t-il clairement en rappelant qu’il ne croit pas en l’opposition dite modérée. « Daesh et l’opposition, c’est du pareil au même », selon Jean-Frédéric Poisson qui souhaite donc le rétablissement d’une ambassade à Damas. Ambassade fermée sur ordre de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande…

Il est aussi nécessaire de remettre à plat nos alliances avec la Turquie, l’Arabie saoudite et le Quatar. « De faux amis qui ont contribué et qui contribuent encore à la progression de Daesh. » Enfin, il est urgent de revoir notre manière de parler aux Russes, qui eux « font le travail sur place ». Selon Jean-Frédéric Poisson, ce n’est qu’ainsi que « la France retrouvera cette position de protectrice des minorités du Proche-Orient, qu’elle assumait depuis le XIe siècle et qu’elle a abandonné lors du génocide arménien dans les années 1920. Ce n’est qu’en renouant avec cette position qu’elle retrouvera son crédit diplomatique, sa grandeur et son honneur dans cette région du monde ».

Thomas Cauchebrais